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Archéologie et patrimoine industriels : l’espace gardois et ses marges du temps de Colbert aux années 1970

Fondée afin de « susciter, d’encourager et de diffuser les recherches portant sur l’histoire de Nîmes et de sa région du XVIe siècle à nos jours », la Société d’Histoire Moderne et Contemporaine de Nîmes et du Gard envisage d’organiser, au printemps 2012, un colloque sur le thème indiqué ci-dessus.

À cette fin, nous lançons un appel à communication accompagné du texte de présentation d’ensemble de cette manifestation dont nous espérons qu’il retiendra votre attention et vous incitera à venir apporter votre contribution.

Le titre du colloque et son programme définitifs, en fonction des propositions de communication recensées, seront arrêtés dans le courant de l’été 2011. Pour l’Ancien Régime, bien entendu, il convient de remplacer « gardois » par Languedoc oriental.

Que reste-t-il du passé industriel gardois moderne et contemporain dans le paysage ? De quoi témoigne-t-il ? Comment lui donner ou redonner vie ?

État des lieux

Selon des modalités variables, tout un pan de notre histoire – celui de la société industrielle – s’efface sous nos yeux. Imaginons ce que pourrait-être la réaction d’un Prosper Mérimée invité à dresser un état des lieux pour cet objet : parlerait-il de « champ de ruines » ?

Le Languedoc oriental, et partant le Gard, possède un riche passé industriel remontant à l’Ancien Régime ; le textile, les industries extractives, la métallurgie, la chimie, ou encore la verrerie, la céramique, l’agroalimentaire y figurent en bonne place – la liste n’est pas exhaustive – et ils ont imprimé leur marque, les mondes du travail aidant, dans le paysage.

Amorcée avant les années 1970, la désindustrialisation a connu alors une accélération et, avec elle, la prise de conscience que nous risquions, si nous n’y prenions garde, d’assister à la disparition des traces encore visibles de ce passé et, avec elles, à celle de leurs protagonistes.

Pour y obvier, l’archéologie industrielle1 en Angleterre d’abord, et l’adjonction des lieux de production et de distribution des biens industriels, préalablement inventoriés, au patrimoine2 de la France, ont apporté et apportent leur concours. Mérimée pourrait désormais disposer d’un outil facilitant sa tâche.

Partis pris

Partir des lieux, de l’espace, en tant que sources d’histoire, en ce qu’ils permettent, entre autres centres d’intérêt, la connaissance des mondes du travail, des aspects techniques, des rapports sociaux, nous a semblé primordial. Les vestiges, monumentaux ou non, sont des occasions de réflexion, et l’archéologie industrielle, véritable plateforme pluridisciplinaire, permet la confrontation des points de vue et de sources variées : textes (règlements d’usine ; textes littéraires ; récits de voyages ; articles de presse ; chansons…), images (cartes ; plans ; dessins ; photographies ; cartes postales ; affiches ; publicités ; films…) ; produits ; souvenirs recueillis oralement, sont convoqués afin d’aider à la compréhension des traces matérielles dans le paysage.

Présents en milieu urbain et rural, concentrés ou disséminés, plus ou moins détectables, les lieux de production d’énergie et de biens, d’entrepôt, de circulation, les lieux sociaux dans l’acception la plus large (habitat ouvrier et patronal, services médicaux et culturels…), isolés ou fonctionnant en réseau au sein de filières techniques, toutes ces traces matérielles du passé industriel peuvent être étudiées selon des critères spatiaux, sectoriels, temporels.

Si les deux processus d’industrialisation courant sur les XIXe et XXe siècles sont essentiels1, nous n’aurions garde de négliger la proto-industrie et les manufactures ; le choix du « temps de Colbert », retenu de prime abord n’exclut pas, au besoin, de prendre appui sur des réalisations antérieures dont la présence sous nos yeux demeure particulièrement exemplaire.

En sus des recherches de type universitaire, sollicitées en premier lieu, nous faisons appel à tout ce qui relève de l’ingénierie culturelle (Archives ; Musées ; Bibliothèques…) et contribue à inventorier, collectionner, conserver, restaurer, valoriser, rendre accessible au public le passé industriel dans l’aire retenue. Nous entendons aussi faire une place aux milieux associatifs oeuvrant pour conserver la mémoire d’un passé plus ou moins récent ainsi qu’à la dimension pédagogique se rapportant à cette question. Une approche comparative avec ce qui existe dans les domaines de l’archéologie et du patrimoine industriels dans les régions limitrophes du Gard et du Languedoc-Roussillon devrait faire l’objet d’une session du colloque.

Perspectives/Objectifs

Redonner ou donner de la lisibilité aux lieux et aux hommes qui ont façonné la société industrielle dans ses diverses composantes et, partant, aller au-delà – dans le meilleurs des cas – de l’émerveillement devant un cadre bâti, des machines, et reconstituer les processus productifs et distributifs, ainsi que les réseaux d’insertion des mondes du travail dans leurs aspects techniques, humains, sociaux.

Apporter une contribution aux débats sur la sauvegarde des traces du passé industriel dans le Languedoc oriental en attirant l’attention sur la force pluridimensionnelle des lieux dont l’étude raisonnée, à partir des vestiges observables, peut aider à la compréhension des changements technologiques, sociaux, environnementaux, et contribuer, en cela, au renforcement des identités des populations concernées, à l’intégration de celles nouvellement arrivées, et au développement d’un tourisme culturel de qualité associant les lieux de travail à ceux d’ores et déjà reconnus (palais, châteaux, lieux de culte…)

Articulation entre mémoire et patrimoine, l’histoire, avec le concours des autres sciences humaines, remplit ainsi sa mission d’interpréter et d’actualiser le passé pour en transmettre l’essentiel aux générations futures.

Les propositions de communication, comprenant un titre provisoire et un texte d’une quinzaine de lignes maximum, précisant les points essentiels de votre intervention, devront nous parvenir d’ici la fin mai 2011 au plus tard à l’adresse figurant ci dessous :

SOCIETE D’HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE DE NÎMES ET DU GARD

Archives départementales

20 rue des Chassaintes

30 900 Nîmes

Tél. 04 66 67 23 95

Fax 04 66 36 51 61

contact : s.h.m.c.n.g@wanadoo.fr

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