CECI n'est pas EXECUTE Mondes américains : Le prix de la mort

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Le prix de la mort

Appel à communications de la revue Histoire & Mesure

La mort est un domaine de recherches que les anthropologues, les archéologues, les sociologues et les historiens de l’art étudient depuis longtemps, à travers l’analyse matérielle et culturelle des croyances, des formes rituelles ou des lieux de culte.

Le thème du prix de la mort, qui est proposé pour publication dans la revue Histoire & Mesure, s’inscrit donc dans un champ traditionnel des sciences humaines, mais il propose une approche quantitative, dans la continuité des enquêtes initiées par les historiens dans les années 1960-1970. La mesure économique des différents actes liés à la mort est un sujet qui affecte tous les types de sociétés. Elle nantit le décès d’un sens et d’une conformité commune ou exceptionnelle. Il s’agit alors d’examiner les offres institutionnelles au regard de leur appropriation par les acteurs et les corps, selon trois temporalités que ce numéro aimerait privilégier :

- les actes anticipateurs du décès,

- la préparation du corps et les funérailles,

- les cérémonies et autres gestes postérieurs à l’inhumation/crémation.

En mobilisant différents instruments de mesure, les propositions d’articles tenteront de restituer des gradations et des comparaisons exprimables en termes d’une économie de la mort et du deuil. Elles relieront pour cela les valeurs et les pratiques sociales à leurs coûts. Les territoires européens pourront être mis en regard d’autres territoires ou expériences non chrétiennes et monothéistes, mais aussi pris en amont des périodes de documentation textuelle traditionnelle.

Plusieurs axes sont envisageables.

  • Les prestations proposées par les différents agents institutionnels, collèges funéraires, prêtres, marguilliers, confrères, municipalités, services de pompes funèbres et autres prestataires de services marchands ou non marchands. Relèvent-elles de l’économie du don, ou bien sont-elles tarifées ? Quelle connaissance les acteurs ont-ils de cette offre, et comment l’acquièrent-ils ? Ou comment la contournent-ils ?

  • Les consommations funéraires et la gestion du deuil. Les dépenses opèrent-elles une redistribution envers les laïcs ou le clergé (dons aux pauvres, aux églises, aux monastères), ou bien sortent-elles du circuit des échanges (dépôts, sacrifices) ? Affectent-elles aussi les vivants (habits de deuil, banquets, indemnisation des veuves) ? Quelle est la part des logiques familiales, individuelles, religieuses, de genre ou de classes d’âge dans les dépenses funéraires ? Quels sont les enjeux financiers de la répartition spatiale des défunts (chapelles, caveaux) ? Quels sont les gains matériels ou immatériels attendus par les acteurs, et dans quelles temporalités ?

  • Les dépenses funéraires et les pouvoirs politiques. Les dépenses funéraires sont-elles limitées par des lois somptuaires ? Contribuent-elles à consolider la position instituée des acteurs ? Ou bien expriment-elles la fragilité de cette dernière ? Une étude comparative des funérailles des souverains ou des grands hommes est également envisageable.

  • Une approche criminologique est aussi possible autour du coût d’un homicide (modes de « contrat » en liaison avec le statut de la victime), du coût d’une vie par dédommagement d’un meurtre en justice ou en coutume (« wergeld » et autres réparations).

Au-delà des choix individuels, ce numéro propose de rattacher les échelles locales de la mort aux disparités religieuses, sociales, économiques et politiques, aux rangs, aux hiérarchies et aux fortunes, afin de prendre la mesure des valeurs économiques qui circulent autour de la mort, à travers les époques et les territoires.

Les propositions d’article, de 5 000 signes environ, devront parvenir avant le 6 mai 2011 inclus aux organisateurs de la revue.

Elles seront accompagnées d’un rapide CV, d’une adresse mail et postale, ainsi que de la mention d’un rattachement administratif.

La revue publie des articles en français ou en anglais.

Les réponses du comité de lecture seront adressées aux auteurs au plus tard au début du mois de juillet 2011. La décision d’acceptation définitive ne sera prise que sur la base d’un article complet.

Les articles sélectionnés, d’une longueur maximale de 70 000 signes, devront parvenir à la revue avant le 4 novembre 2011 inclus (voir les consignes aux auteurs sur le site de la revue).

Les envois seront adressés conjointement à

Laurence Croq, laurence.croq@orange.fr, coordinatrice du numéro

Anne-Sophie Bruno annesophie.bruno@gmail.com

Morgane Labbé morgane.labbe@ehess.fr

Mathieu Marraud marraud@ehess.fr

Anne Varet-Vitu anne.vitu@ehess.fr

Pour en savoir plus sur la revue Histoire & Mesure, consulter le site :

http://histoiremesure.revues.org

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