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Les entreprises francaises, l’Occupation et le second XXe siècle

Xe Colloque du groupement de recherche (GDR) 2539 du CNRS « Les entreprises françaises sous l’Occupation »

organisé avec le Centre régional universitaire lorrain d’histoire (CRULH) EA 3945 de l’université Paul Verlaine de Metz

Dates : jeudi 23-vendredi 24 octobre 2009

Lieu : Metz (Moselle)

Ce colloque qui clôt les 8 années d’activité du GDR vise à s’interroger sur l’impact et les conséquences à plus long terme qu’ont pu représenter, pour les entreprises, la Seconde Guerre mondiale et l’Occupation. Il vise ainsi à articuler le temps court (1940-1944), celui des contraintes propres au régime de la guerre, au temps plus long qui lui succède et qui voit émerger et se développer des relations économiques stables entre les anciens ennemis. La moyenne durée semble ainsi certainement propice à l’analyse des conséquences en termes de production, de marchés, d’organisation et de financement des entreprises. Moyenne durée laissée à l’interprétation des intervenants selon les questionnements, les espaces et les chronologies qui leur sont propres – mais de l’ordre d’une génération – et dont la valeur ajoutée permettrait surtout de mesurer, de croiser et de confronter le poids des structures et du long terme à l’action humaine inscrite fréquemment dans un temps plus court. Cette réflexion générale consiste ainsi à poser la problématique de la guerre comme facteur de mutation, sous des formes multiples et peut-être divergentes selon les acteurs ou les secteurs, au niveau des entreprises. Le colloque s’intéresserait particulièrement au cas français, mais, comme toujours dans les travaux du GDR, des éclairages comparatifs sur la situation dans d’autres pays du monde occidental confrontés d’une manière ou d’une autre à la guerre, belligérants ou non, occupés ou non (Allemagne, Italie, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Danemark, Grande-Bretagne, Suisse, mais aussi États-Unis, etc.) – la comparaison avec des pays devenus communistes a priori très différents n’est pas non plus nécessairement exclue, à voir selon les sujets – sont vivement souhaités.

Délaissant l’opposition continuité/rupture souvent peu pertinente, trois directions majeures, non exhaustives, semblent pouvoir être distinguées :

  • La guerre et l’Occupation ont-elles modifié, et de quelle(s) manière(s), le paysage économique (entendu dans le sens de tissu industriel et commercial) national ? Cette réflexion générale peut se décliner par l’étude des structures régionales (assiste-t-on à un redécoupage de la carte industrielle comme lors de la Première Guerre mondiale en France ?) ; par l’analyse de branches ou de secteurs industriels et commerciaux (les diversifications forcées, au profit notamment des ersatz, des produits synthétiques, ont-elles eu des prolongements durables, à la fois en matière de production et de consommation ?) ; mais aussi par l’examen de quelques groupes sociaux, voire de personnages emblématiques ;

  • Comment les entreprises ont-elles pendant la guerre, face aux contraintes immédiates d’une économie de pénurie, géré les perspectives à plus long terme ? Dans quelle mesure ont-elles investi dans l’avenir, que ce soit en matière scientifique (recherche, brevets, etc.), industrielle (équipements), commerciale (méthodes de vente), organisationnelle (modes de gestion) ou sociale (formation et relations professionnelles) ? Ces investissements se sont-ils faits à l’insu ou avec l’accord sinon le soutien des autorités politiques nationales ou militaires d’occupation, voire, dans les grandes entreprises à établissements multiples, de la direction générale ? Comment les entreprises ont-elles utilisé leur trésorerie souvent abondante et dans quelle mesure celle-ci a-t-elle contribué ou non à la croissance de l’après-guerre ?

  • Y a-t-il, et sous quelles formes, une prise de conscience chez les entrepreneurs de penser l’après-guerre dans le sens d’un intérêt à plus long terme ? Et comment éventuellement cette prise de conscience se traduit-elle concrètement ? Autrement dit, les relations durables qui semblent s’instaurer par exemple entre entreprises européennes  dans les années 1950-1960 –ont-elles – et de quelle nature – un lien avec la séquence 1940-1944 ? Quelle pourrait être la part des facteurs externes (souhaits ou pressions américaines par exemple) ou internes (prise de conscience par les entrepreneurs du changement opéré) qui permettent d’expliquer l’évolution des rapports entre entreprises, françaises et allemandes par exemple, La Seconde Guerre mondiale serait-elle ainsi un facteur explicatif pertinent des mutations observées à l’échelle des entreprises dans le second XXsiècle ?

Les propositions de communications – 1 page maximum – avec titre, fonction et publications récentes de l’auteur sont à envoyer pour le 30 septembre 2008

à l’adresse suivante : gdr2539@ish-lyon.cnrs.fr

Le comité scientifique fera connaître son avis aux auteurs des propositions au plus tard le 15 décembre 2008.

Les interventions orales seront limitées à une vingtaine de minutes. Elles pourront être présentées en français ou en anglais.

Les frais engagés par les intervenants au colloque pour assurer leur déplacement et leur hébergement seront pris en charge par les organisateurs.

Les actes du colloque feront l’objet d’une publication en volume.

Comité scientifique

  • Marcel Boldorf, université de Bochum

  • Dominique Barjot, université Paris IV, centre Roland Mousnier

  • Olivier Dard, université Paul Verlaine Metz

  • Jean-Claude Daumas, université de Franche-Comté, Institut universitaire de France

  • Jean-François Eck, université Lille 3, IRHIS

  • Danièle Fraboulet, université Paris XIII, IDHE/CNRS

  • Patrick Fridenson, EHESS, CRH

  • Hervé Joly, CNRS, LARHRA, directeur du GDR

  • René Leboutte, université du Luxembourg

  • Michel Lescure, université de Paris X Nanterre, IDHE/CNRS

  • Dirk Luyten, CEGESOMA, Bruxelles

  • Michel Margairaz, université Paris VIII, IDHE/CNRS

  • Kenneth J. Mouré, université de Santa Barbara, Californie

  • Sylvain Schirmann, IEP de Strasbourg

  • Philippe Verheyde, université Paris VIII, IDHE/CNRS, secrétaire général du GDR

  • Sébastien Guex, université de Lausanne

Comité d’organisation

  • Olivier Dard

  • Philippe Verheyde

EHESS
Hypothèse