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Emmanuel Bellanger

Villes de banlieues. Personnel communal, élus locaux et politiques urbaines en banlieue parisienne au XXe siècle, sous la codirection de d'Emmanuel Bellanger et Jacques Girault, Paris, Créaphis, 2008, 224 p.
La municipalité est en France une institution de proximité, de recours et de régulation. En banlieue parisienne, dans les quartiers populaires, elle assure – peut-être plus qu’ailleurs – une mission de protection et de cohésion sociale. En octobre-novembre 2005, en période d’émeutes, de révolte des banlieues, les maires – ces personnalités politiques préférées des Français – et leur personnel communal étaient en première ligne pour préserver l’intégrité des personnes et du bien commun. La République reconnaissante leur ouvrait les portes de l’Elysée, les médias soulignaient leurs implications et leurs dévouements. Cette exposition du magistrat de banlieue n’est pas sans précédent. Elle s’inscrit dans une longue histoire qui place l’institution municipale au cœur du système d’administration et de gouvernance des territoires agglomérés. Dans ces zones densément peuplées, les acteurs municipaux incarnent toujours la figure sympathique de la « République au village ».
Ce livre met en perspective l’histoire des maires du Grand Paris, de la banlieue rouge, l’histoire de leur engagement, de leur militance, de leurs pratiques administratives et politiques. Il éclaire l’origine des premières intercommunalités et l’importance du cumul des mandats. Il souligne la part prise par les collectivités locales dans les politiques publiques de logement, d’assistance, de péréquation ou d’aménagement du territoire. Il s’attache enfin à restituer une histoire méconnue, celle des « communaux » – plus de 1,4 million d’agents publics – et de leurs syndicats.
Chemin faisant, il nuance une certaine lecture trop tranchée des rapports de l’Etat et des collectivités locales, ces collectivités dites « secondaires », « infantilisées », sous dépendance exclusive d’une tutelle préfectorale qui, de la IIIe République aux débuts des années 1980, aurait anémié leurs pouvoirs, leurs initiatives, leurs libertés d’agir. Les lois de décentralisation des années Defferre ou la loi constitutionnelle du 28 mars 2003, présentée comme le « deuxième acte » de la décentralisation, ont fait écran à l’antériorité du dynamisme des collectivités locales et de leurs représentants. Ce livre collectif participe en quelque sorte à une réévaluation du rôle des municipalités dans l’histoire de la formation de la France urbaine et de ses institutions locales.

Nadège Sougy

Les Charbons de la Nièvre (1838-1914). La houillère de La Machine, ses produits et ses marchés, Presses universitaires de Grenoble, 2008, 30 €, extraits en ligne sur www.pug.fr
Cet ouvrage aborde l’histoire d’une exploitation charbonnière, celle des Mines dites de La Machine, dans la Nièvre, non sous l’angle de l’extraction, le mieux connu, mais de la commercialisation du ou plutôt des charbons. Il met en évidence les divers acteurs participant à l’élaboration de qualités de charbons variées et montre comment l’entreprise élabore progressivement des solutions techniques au service d’une stratégie commerciale qui oscille entre une recherche d’écoulement de toutes les catégories de charbons et la spécialisation pour des clients spécifiques. Enfin, il étudie l’importance du travail au jour qui permet ces créations de qualités (tri, criblage, lavage…), travail réalisé par une main-d’oeuvre féminine jusque-là méconnue, occultée par la figure masculine héroïsée du mineur de fond. Cette histoire de la qualité des charbons prend place dans deux contextes économiques différents, celui d’une indépendance économique dominée par les logiques de marché jusqu’en 1869 puis d’une intégration dans le groupe Schneider où dominent les logiques hiérarchique. Histoire de la construction des marchés, des arbitrages entre marché et hiérarchie, approche renouvelée du travail des femmes de la mine, les apports de ce livre sont au coeur des problématiques actuelles de l’histoire des entreprises et de l’industrie. Cet ouvrage est une version remaniée de sa thèse qui a reçu le prix d’Histoire François Bourdon, catégorie « Techniques, entreprises et sociétés industrielles » attribué par l’Académie François Bourdon et la Fondation Arts et Métiers en 2004.
Nadège Sougy est professeure assistante et directrice de l’Institut d’histoire à l’université de Neuchâtel.

Romain Huret

La fin de la pauvreté ? Les experts sociaux en guerre contre la pauvreté aux États-Unis (1945-1974), Paris, éditions de l'EHESS, 2008, Coll. « En temps & lieux », ISBN 978-2-7132-2162-0, 21 €
Est-il possible d’éradiquer la pauvreté ? Romain Huret mène l’enquête autour du programme la Guerre contre la pauvreté mis en place dans les années 60 aux États-Unis par l’État fédéral.
Il éclaire d’un jour nouveau la crise actuelle du système social dans nos sociétés contemporaines, et soulève la question du rôle de l’expert et des rapports délicats entre le savant et le politique. En s’intéressant aux fonctionnaires, Romain Huret offre aussi une histoire sociale originale de l’État américain et des institutions.
La conjoncture intellectuelle et politique se prête particulièrement à une discussion autour de cet ouvrage. L’échec du programme annonce la permanence de la pauvreté, une réalité de plus en plus visible dans l’espace public des sociétés contemporaines. Mais l’idée d’éradication persiste : ainsi en Europe le traité de Lisbonne la fixe à dans dix ans.
Romain Huret est spécialiste des États-Unis. Ses recherches portent sur l'antiétatisme aux États-unis à l'époque contemporaine. Il est maître de conférences à l’université Lyon II et chargé de conférences à l’EHESS (Centre d’études nord-américaines).

Autour de cet ouvrage : rencontre-auteur chez Tschann libraire le dimanche 1er juin 2008 à 16h30. Programme
Débat le 17 juin 2008 « En finir avec la pauvreté ? », en présence d'historienq, sociologueq, philosophes et de Martin Hirsch.
Commander cet ouvrage :

Philippe Mioche

Barbier Dauphin, une industrie du terroir provençal. Histoire d'une conserverie en Pays d'Aix-en-Provence (1869-1987)
Par Francis Brun, Meyrarguais, ancien ouvrier, passionné d’histoire locale et Philippe Mioche, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Provence (Aix-Marseille université)
“Barbier Dauphin, le fin du fin”… le slogan en vogue dans les années 1950-1960 fleure bon une France encore rurale dans ses aspirations et son imaginaire, même si depuis le XIX
e siècle l’urbanisation n’a cessé de gagner du terrain, grignotant inexorablement le monde paysan. L’histoire de Barbier Dauphin s’inscrit dans ce contexte d’une France à double facette qui au cours des deux derniers siècles a pris le chemin d’une modernisation de son tissu socio-économique tout en demeurant attachée à ses assises rurales. En effet, l’entreprise a fondé sa croissance sur des produits alimentaires apprêtés et plus tard cuisinés aux saveurs culinaires traditionnelles, celles du terroir. Pour autant, ses marchés sont ceux du monde urbain où le temps des ménagères est maintenant compté, où les femmes entrent progressivement dans la vie professionnelle. Acteur de la modernité, Barbier Dauphin leur propose ainsi de s’émanciper des contraintes du quotidien pour mieux libérer leur force de travail ; “Barbier Dauphin libère la femme !” clameront plus tard les accroches publicitaires. Pour cela, la conserverie n’aura de cesse d’élargir sa gamme de produits : boîtes de tomate, concentrée ou entière, conserves de légumes en tout genre, confitures et douceurs… Puis, avec le temps et les exigences du progrès, les préparations deviennent de plus en plus élaborées : plats cuisinés, soupes toute prêtes des plus variées, sauces en boîtes, pâtes farcies… Cette modernité alimentaire ne rime pas encore avec “mal bouffe” ; c’est un autre aspect majeur de l’aventure Barbier Dauphin. Comme l’évoque son credo “le fin du fin”, l’entreprise joue durablement la carte de la qualité, celle de produits frais, simples, issus d’un territoire généreux. Ambassadrice des saveurs provençales, elle se confond ainsi avec le terroir qui l’a vu naître. En effet, Barbier Dauphin est par excellence une industrie d’un terroir ; elle s’y est nourrie et en retour a façonné ce monde rural, ses territoires et ses populations.
De Lambesc à Meyrargues, ce livre retrace l’aventure d’une entreprise dont le destin se confond avec l’histoire de la conservation et de la préparation des aliments, de la diffusion des produits culinaires provençaux, de l’évolution des goûts alimentaires… C’est aussi une histoire des hommes - chefs d’entreprise, contremaîtres, ouvriers, habitants du village de Meyrargues en Pays d’Aix-en-Provence - qui ont participé à cette aventure et dont la mémoire demeure encore aujourd’hui vivace, pleine de souvenirs d’une époque où la vie s’organisait autour et au rythme de l’usine.
Voir la présentation du livre

Comité pour l'histoire économique et financière de la France

Milieux économiques et intégration européenne au XXe siècle. La relance des années quatre-vingt, 1979-1992. Colloque des 1er et 2 décembre 2005 sous la direction scientifique de Éric Bussière, Michel Dumoulin et Sylvain Schirmann
Les années quatre-vingt sont celles d’une nouvelle dynamique pour la construction européenne. Le « grand marché » pièce centrale de l’Acte unique et l’Union économique et monétaire, inscrite dans le traité de Maastricht, peuvent passer pour un deuxième âge d’or après celui des années soixante. Quel rôle les États, la Commission, les lobbies patronaux et les syndicats ont-ils joué dans la conception et la mise en œuvre de cette relance ? Quels furent la vision et les intérêts des différents acteurs ? Comment l’alliance nouée entre la Commission et quelques centaines de très grandes entreprises européennes a-t-elle été déterminante ? Pourquoi cet élan n’a pas porté tous les fruits attendus ?
En associant les travaux d’historiens à ceux d’économistes spécialistes des questions européennes et des entreprises, en réunissant lors d’une table ronde finale des acteurs majeurs de ce passé récent et des intervenants encore en prise avec les réalités présentes de l’économie européenne, ces actes apportent un regard neuf sur cette deuxième naissance du projet européen. Plus de renseignements

L’Europe face à la mondialisation. Quelles politiques communautaires pour demain ? 50 ans de construction européenne. Colloque du 26 mars 2007 organisé par la Direction Générale du Trésor et de la Politique Économique (DGTPE) et l’Institut d’Études Politiques de Paris en partenariat avec Les Échos
Cinquante ans d’Europe, c’est avant tout une formidable aventure humaine et politique, avec à la clef les grandes réalisations de l’Europe que sont l’Union économique et monétaire et le Marché commun. Rappeler ces avancées concrètes n’est pas inutile alors que la douzième présidence exercée par la France se déroulera au deuxième semestre 2008. Quelle place pour la zone euro sur la scène internationale ? Comment se situe le marché intérieur européen face au marché mondial ? Quelle est la stratégie européenne en matière d’énergie et d’environnement ? De quelle manière mobiliser tous les leviers communautaires en faveur de la compétitivité ? À ces questions des personnalités qui ont fait ou font l’Europe politique et économique répondent avec brio et enthousiasme lors de ce colloque organisé par la Direction Générale du Trésor et de la Politique Économique (DGTPE) et l’Institut d’Études Politiques de Paris.
Préface de Christine LAGARDE. Avec la participation de Lorenzo BINI SMAGHI, Jean-Louis BOURLANGES, Lord BRITTAN, Jean-François CIRELLI, Daniel COHEN, Richard DESCOINGS, Hans EICHEL, Valéry GISCARD D’ESTAING, Philippe HERZOG, Hervé JOUANJEAN, Jean-Pierre JOUYET, Denis MACSHANE, Claude MANDIL, Mario MONTI, Eluned MORGAN, Xavier MUSCA, Michel PÉBEREAU, Ernest-Antoine SEILLIÈRE, Pierre SELLAL, Nicolas THÉRY. Plus de renseignements

Guy Soudjian

Anthropologie du conscrit parisien sous le Second Empire. Préface d'Emmanuel Le Roy Ladurie, 272 p., 29 €. 
Les Editions Lavauzelle publient un livre consacré à la jeunesse parisienne sous le second Empire. Les archives de la conscription militaire sont une mine d’informations sur la société française que le monde nous envie. Mais qui, paradoxalement, sont peu fréquentées par les historiens français ! En plongeant dans les dossiers des conscrits des classes 1868 et 1869, l’auteur s’est livré à une véritable anthropologie de la jeunesse parisienne du second Empire, révélant un pan ignoré de l’histoire de la Capitale. Croisant et corrélant les informations médicales (statures et maladie) avec les données économiques et culturelles (professions, remplacement, degré d’instruction, délinquance, origine géographique des conscrits parisiens), il a réussi à dévoiler les îlots de misère plébéienne qui accompagnent les bouleversements urbains de la capitale. L’insurrection parisienne de 1871 en est-elle la conséquence directe ? Rien n’est moins sûr car, en dépit des idées communément admises, le second Empire s’affirme comme une période de mieux-être où le recul de la détresse biologique accompagne les progrès sensibles de l’économie. Après avoir désorganisé les cadres urbains traditionnels, les migrations d’origine provinciale contribuent par ailleurs à ressourcer la population parisienne comme en témoignent l’élévation des tailles moyennes et le recul des tares physiques et des maladies de carence. A maints égards, la Capitale réussit à sortir de la trappe malthusienne dans laquelle elle demeurait enfermée depuis l’Ancien Régime.

Éric Godeau

Le tabac en France de 1940 à nos jours. Histoire d’un marché, Paris, PUPS, 2008.

Collectif

L'économie antique, une économie de marché ? (diffusion De Boccard)
Jérôme Maucourant, Figures du néomodernisme : Le marché est-il un signifiant vide ?
Maria Grazia Masetti-Rouault, Économie de redistribution et économie de marché au Proche-Orient ancien
Léopold Migeotte, Les cités grecques : une économie à plusieurs niveaux
Michel Debidour, Peut-on parler d’un marché des amphores thasiennes ?
Francine Blondé, La céramique grecque et son marché : quelques exemples, quelques réflexions
Jean Andreau, Le prix du blé en Sicile et en Asie mineure
Julie Dalaison, Régulation du prix du blé dans deux cités d’Anatolie au Haut-Empire romain
Jean-Paul Morel, Les céramiques hellénistiques et romaines et les problèmes de « marchés »
Maurice Picon, Production artisanale et manufacturière à l’époque romaine. À propos de « L’histoire brisée » d’Aldo Schiavone
Fabienne Olmer, L’aristocratie romaine, le vin et le marché gaulois
Denis Menjot, L’économie de marchés au Moyen Âge. Quelques approches de médiévistes sur le marché
Monica Martinat, L’économie moderne entre justice et marché.

Philippe Minard

« Qu'est-ce que l'économie de marché ? », L'économie politique, janvier 2008, n° 37 coordonné par C. Chavagneux et Ph. Minard
www.leconomiepolitique.fr
Les principes théoriques du marché, par Denis Clerc
Marché et autonomie des acteurs : histoire d'une illusion, par Nicolas Postel
L'économie de marché : liberté et concurrence, par Jean-Marc Daniel
Des économies « avec marchés ». Un point de vue marxiste, par Gérard Duménil et Dominique Lévy
La concurrence : discours et pratiques, hier et aujourd'hui, par Jean-Pierre Hirsch
Économie de marché et État en France : mythes et légendes du colbertisme, par Philippe Minard
La définition de la qualité des produits dans une économie de marché, par Alessandro Stanziani

Nicolas Marty

Esteban Castañer Muñoz & Nicolas Marty, L’histoire et le patrimoine de la société industrielle en Languedoc-Roussillon-Catalogne, Les enjeux de la recherche et de la conservation, Presses Universitaires de Perpignan, 2007.
L’étude du patrimoine industriel est née, dans le courant du 20e siècle, comme une « archéologie » ayant comme objectifs premiers la mise en place de l’inventaire et la sauvegarde matérielle ou documentaire du patrimoine bâti et technologique. Cette vocation de sauvegarde des friches industrielles et des machines n’a cessé d’évoluer vers une approche de plus en plus intégrale des paysages, des cadres de vie, des objets, du patrimoine iconographique, et même de l’imaginaire des sociétés industrielles. Cette perspective est nécessairement liée à l’histoire économique, qui explique comment sont produits les éléments considérés maintenant comme un héritage.
Le Languedoc Roussillon, au riche passé industriel, dispose sans aucun doute possible d’un patrimoine industriel et technique qui mérite d’être mieux connu. Pour cela, il apparaît naturel d’intégrer la région dans l’espace dans lequel elle s’insère : la méditerranée occidentale. La mise en perspective par rapport au Principat catalan est logique : cet espace voisin dispose d’un savoir faire très avancé dans l’histoire économique et dans la mise en valeur d’un patrimoine industriel de premier ordre. Cet ouvrage se propose de faire le point sur quelques éléments d’histoire de la société industrielle, mais aussi sur des stratégies de conservation et de mise en valeur (muséographie et tourisme industriel). Il aborde les paysages de la société industrielle et évoque quelques projets de valorisation de ce patrimoine dans la région.

Marine Moguen-Toursel

Marine Moguen-Toursel (ed.), Stratégies d’entreprise et action publique dans l’Europe intégrée (1950-1980). Affrontement et apprentissage des acteurs / Firm Strategies and Public Policy in Integrated Europe (1950-1980). Confrontation and Learning of Economic Actors, P.I.E.-Peter Lang, 2007.
Ce livre collectif s’appuie sur l’atelier pluridisciplinaire de jeunes chercheurs qui s’est tenu à Louvain-la-Neuve les 11-13 juin 2003. Il se penche sur des cas concrets dans les secteurs du transport routier, de l’informatique et des télécommunications des années 1950 aux années 1980. Il étudie la naissance difficile et conflictuelle d’une « expertise » des acteurs sur le terrain nouveau de l’Europe intégrée. Tandis que les entreprises découvrent l’importance d’agir sur le processus de décision en marche, elles se voient attribuer une place dans cette concertation participative. Ce nouveau rôle nécessite l’accumulation de compétences techniques élargies et la multiplication de contacts avec les autres acteurs. Ensemble, ils participent à la délimitation du cadre communautaire (à travers l’élaboration des normes techniques, l’harmonisation de la fiscalité, la régulation des aides d’État, etc.) et entendent y défendre au mieux leurs intérêts. Cela peut être l’occasion d’oppositions frontales, souvent difficiles à contourner. De nouveaux apprentissages sont alors nécessaires pour tâcher d’avancer dans l’harmonisation communautaire.

H. G. Schroeter

H. G. Schroeter (ed.), The European Enterprise. Historical Investigation into a Future Species, Springer, 2008.
What is Europe’s impact on enterprises? 150 years ago, the emergence of nation-states created the national enterprise. After 50 years of European integration – is there a European firm distinct from the national firm?
The book provides an assessment of the barriers to and prospects for this emerging species. Can it be claimed a major political failure of the EU not to have created an institution promoting European identity at the level of enterprise? The contributors look for European convergence at all levels of the economy – firm, branch, state, and EU. They stress various points of view, using diverse methods, and propose different measures. The overall result is an evaluation of the future potential of this new type of enterprise. Though in its infancy, the European enterprise has the power to change both the perception and the actual face of Europe.

Institut pour l'histoire de l'aluminium

Alucam, un destin africain – 50 ans d’aluminium au Cameroun, 1957-2007, sous la direction de Maurice Laparra et d’Ivan Grinberg, Aix-en-Provence, REF.2C, 2007.
La rédaction de cet ouvrage, publié avec le concours de la compagnie Alucam, été coordonnée par l’Institut pour l'histoire de l'aluminium (www.histalu.org). Huit auteurs ont apporté leurs contribution pour réaliser un livre bilingue français-anglais, contenant plus d’une centaine d’illustrations en couleur.
« Implantée au Cameroun en 1957, Alucam produit aujourd’hui 100 000 tonnes d’aluminium par an, en exporte les deux tiers et fabrique des tôles ondulées ou des ustensiles de ménage pour les marchés africains. Ce livre explore 50 ans d’une histoire qui trouve son origine dans la France coloniale et se déploie dans un pays devenu indépendant en 1960. Créée et longtemps gérée par un fleuron de l’industrie française, Pechiney, dans le cadre d’un partenariat durable avec la République du Cameroun, l’entreprise construit son avenir dans le cadre du groupe Rio Tinto Alcan. Analyser l’impact d’Alucam sur l’économie et la société camerounaises, sa contribution à l’industrialisation du Cameroun, les modèles sociaux et organisationnels mis en œuvre et les effets de la mondialisation, telles sont les ambitions des huit spécialistes camerounais et français qui ont contribué à la rédaction de ce livre. »
Les auteurs : Daniel Abwa, professeur d’histoire à l’Université de Yaoundé I, Mauve Carbonell, secrétaire scientifique de l’IHA, Albert François Dikoume, professeur d’histoire à l’Université de Douala, Ivan Grinberg, secrétaire général de l’IHA, Maurice Laparra, président de l’IHA, Marie-Claire Loison, chercheur en gestion à l’Université de Paris-Dauphine, Philippe Mioche, professeur d’histoire à l’Université de Provence, Anne Pezet, professeur de gestion à l’Université de Paris-Dauphine.
Partie I : Les trois âges d’Alucam (I. Grinberg, M. Laparra)
Chapitre 1. En passant par le Cameroun... Alucam, une usine française outre-mer, 1952-1958
Chapitre 2. Les “Camerounisations” d’Alucam, 1958-1981 Chapitre 3. Alucam dans un monde en crise, 1981-2007
Partie II : Transversales
Chapitre 4. Alucam et l’évolution politique du Cameroun : un mariage de raison (D. Abwa)
Chapitre 5. Alucam et l’énergie électrique (M. Laparra)
Chapitre 6. L’aluminium au Cameroun : marchés et usages (M. Carbonell)
Chapitre 7. Un Cameroun qui gagne grâce à Alucam ? (Ph. Mioche)
Chapitre 8. L’impact et la perception de la construction de la centrale d’Édéa sur les populations concernées (A. F. Dikoume)
Chapitre 9. Un demi-siècle de relations sociales chez Alucam-Socatral (A. F. Dikoume)
Chapitre 10. Alucam, un investissement responsable et durable ? (M.-C. Loison, A. Pezet)
Annexes : Repères chronologiques Données financières Production d’aluminium Effectifs Sécurité Dirigeants de la société et de l’établissement industriel
Format 21 x 29,7 240 pages Dos carré cousu - Couverture souple avec rabats Plus d'une centaine d'illustrations
Bilingue français-anglais ISBN : 2-9525451-5-4 Prix public : 38 euros
Bulletin de commande : http://www.histalu.org/fic-art/REF2C_ALUCAM_Commande.pdf

Isabelle Lespinet-Moret

L'Office du travail, 1891-1914. La République et la réforme sociale, Rennes, PUR, 2007, 371 p., 19 €.
À la fin du XIXe siècle, la prise de conscience de la question sociale coïncide avec, d’un côté, une volonté d’institutionnaliser les rapports sociaux et, de l’autre, l’affirmation et la consolidation d’une idéologie républicaine. Dans ce contexte, la création de l’Office du travail incarne le compromis élaboré entre libéraux, catholiques sociaux, radicaux et socialistes pour apporter une solution politique, administrative et scientifique à la question du travail. Créé en 1891, l’Office du travail sert de matrice au ministère du Travail, sans pour autant se confondre avec son ministère de tutelle créé en 1906. L’Office du travail s’affirme comme un laboratoire de la régulation sociale. Par ses enquêtes et ses statistiques, il met à disposition des législateurs, des syndicalistes et des réformateurs des connaissances très précises sur le travail, la production et les relations sociales, afin de préparer la réforme sociale. Cette sociologie empirique du travail et ces statistiques offrent un observatoire de la vie ouvrière, des conditions de travail et des modes de production, s’appuyant sur une démarche scientifique novatrice, en résonance avec les expériences internationales. Un véritable réseau de réformateurs sociaux est à l’oeuvre, mêlant des positivistes à des socialistes, des syndicalistes à des catholiques sociaux : autant de diversité dans les trajectoires que dans les approches de la question sociale. À la croisée de ces réseaux et à la tête de l’institution, la figure du directeur Arthur Fontaine domine la période et fait rayonner l’Office du travail, inscrivant celui-ci dans une nébuleuse internationale de la réforme sociale.
Isabelle Lespinet-Moret, agrégée et docteur en histoire, est maître de conférences à l’Université Paris X Nanterre, chercheuse à l’IDHE (Institutions et Dynamiques Historiques de l’Économie) – UMR 8533 et membre de la commission scientifique du Comité d’Histoire des administrations chargées du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle.

Alessandro Stanziani

Dictionnaire historique de l'économie-droit, XVIIIe-XXe siècles, Paris, LGDJ, 2007, 18 €. 

Les marchés peuvent-ils se réguler eux-mêmes ? Des interventions extérieures sont-elles nécessaires ? Le débat est ancien. Le rapport entre normes et marché n'a cessé de poser problème. On le trouve en connotation, déjà, dès le XVIIe siècle : les débats sur les corporations d'Ancien Régime, l'État social ou sur la mise en place des institutions européennes, relèvent de cette problématique.
Cet ouvrage montre que ce genre d'approche est biaisé : les normes et l'État ne sont ni en opposition, ni des compléments du marché ; ils en sont constitutifs. Normes et marchés se définissent mutuellement. C'est pourquoi les contributions réunies ici parlent d'« économie-droit ». Dans des termes accessibles mais rigoureux, historiens, juristes, économistes et sociologues expliquent la signification que les principales notions d'économie et de droit du marché (apprentissage, travail, concurrence, entreprise, société, consommateur, crédit, spéculation, marques et brevets, etc.) ont eue dans le passé et ont de nos jours.
Le livre s'adresse non seulement aux chercheurs et étudiants, mais à quiconque s'interroge et cherche à comprendre l'origine, la dynamique et les problèmes contemporains en matière de concurrence et de discipline des marchés. On y remet en question l'idée acquise suivant laquelle, à la régulation d'Ancien Régime, succéderait une époque libérale, suivie à son tour de nouvelles formes de régulation propres à l'État social. Tout au contraire, on y montre que des formes de liberté et de régulation sont présentes à chaque époque, et que, à côté de la régulation macroéconomique et administrative, il faut prendre en compte la régulation des marchés via les contrats. De ces éléments dépendent le pouvoir économique, les inégalités mais, aussi, la dynamique du capitalisme passée, présente et à venir.

Table des matières

Les auteurs : Patrice BAUBEAU, maître de conférences, université Paris X Nanterre ; Simon DEAKIN, professeur de droit, université de Cambridge ; Claude DIDRY, directeur de recherche, CNRS-IDHE ; Patrick FRIDENSON, directeur d'études, EHESS ; Gabriel GALVEZ-BEHAR, maître de conférences, université Lille III, IRHiS ; Jean-Louis HALPERIN, professeur de droit, ENS, Paris ; Pierre-Cyrille HAUTCOEUR, directeur d'études, EHESS et professeur associé à l'École d'économie de Paris ; Jean-Pierre HIRSCH, professeur émérite, université Lille III-IRHiS, CNRS ; Yannick LEMARCHAND, professeur en Sciences de gestion à l'Université de Nantes, Centre de recherche en gestion Nantes, directeur de la Maison des Sciences de l'Homme Ange Guépin ; Claire LEMERCIER, chargée de recherche, CNRS-IHMC, Paris ; Hélène LEMESLE, doctorante, université de Paris X-Nanterre ; Nadine LEVRATTO, chargée de recherche, CNRS-IDHE, professeur affilié à Euromed Marseille-École de Management ; Dominique MARGAIRAZ, professeur, université Paris I ; Philippe MINARD, professeur, université Paris VIII et directeur d'études à l'EHESS, Paris ; Paolo NAPOLI, maître de conférences, EHESS ; Gilles POSTEL-VINAY, INRA et directeur d'études, EHESS ; Édouard RICHARD, professeur, université de Rennes ; Alessandro STANZIANI, directeur de recherche, CNRS-IDHE et professeur affilié, ENS-Cachan ; Marta TORRE-SCHAUB, chargée de recherche, CNRS-IDHE, chargée d'enseignement à l'université de Paris 1 Panthéon-la Sorbonne, chargée d'enseignement à l'Université de Chicago.

Florent Le Bot

La fabrique réactionnaire. Antisémitisme, spoliations et corporatisme dans le cuir (1930-1950), préface de Michel Margairaz, Presses de Sciences Po. Collection Académique - Domaine Histoire, 24 € - 400 pages
Durant le régime de Vichy, les spoliations antisémites ont concerné environ 50 000 biens de toute nature et ont impliqué l’engagement de l’administration française, mais aussi celui de la société. Comment se met en place l’adhésion à une politique d’exclusion ? Comment s’élaborent les mécanismes du rejet de l’autre, qu’il soit juif, étranger, concurrent sur le plan économique ? Plus largement, quelles relations peut-on établir entre crises économiques et crises politiques ? Quel rôle ont exercé les classes moyennes patronales ?
Un processus réactionnaire s’élabore, se construit, se fabrique. Pour en décrire les étapes, les contours, les facteurs d’explication, Florent Le Bot prend le parti de s’intéresser au monde du cuir. Il aboutit au constat que l’engagement d’une partie des professionnels dans la spoliation de leurs confrères juifs s’inscrit dans un rejet plus ancien et plus profond des mutations de l’économie, imputées dès les années 1930 à quelques grands groupes désignés comme « juifs » (les Chaussures André), stigmatisés comme étrangers (le groupe Bata), ou aux artisans juifs originaires d’Europe de l’Est.
Les revendications protectionnistes, à tonalité xénophobe et antisémite, les postures réactionnaires d’opposition à la modernisation industrielle dessinent ainsi une ligne de continuité, des années 1930 aux années 1950, et ce malgré la réalité des restitutions de biens spoliés après guerre. En mêlant histoire politique, économique et sociale, ce livre permet de comprendre les mouvements de fond de la société française à la veille des Trente Glorieuses.
Florent Le Bot est chercheur auprès de l’IDHE-CNRS et chargé de cours à l’Université d’Évry. Sa thèse dont est issu cet ouvrage a été couronnée en 2005 par le prix d’histoire de l’Académie François-Bourdon, Fondation Arts et Métiers.

Danièle Fraboulet

Quand les patrons s’organisent. Stratégies et pratiques de l’Union des industries métallurgiques et minières 1901-1950, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2007, 372 p. + CD-Rom, 25 €.
Dans la première moitié du XXe siècle l’Union des Industries Métallurgiques et Minières devient la plus puissante des organisations patronales de France. Comment comprendre et estimer justement la réalité de cette Union sans connaître les années clefs qui en sont la véritable genèse ? S’appuyant principalement sur des archives patronales, cet ouvrage retrace l’essor, analyse l’organisation interne et étudie l’adaptation aux mutations économiques, sociales et politiques ainsi qu’aux bouleversements engendrés par les deux guerres mondiales. L’UIMM s’impose dans les diverses institutions de la République, participe à la régulation du marché du travail, à la construction de la législation et du cadre institutionnel, à l’évolution des relations professionnelles. La Grande Guerre l’incite à abandonner ses fonctions économiques et à s’ouvrir à une nouvelle conscience du social. En 1940, l’Union, devenue indispensable, est épargnée par la dissolution imposée par le régime de Vichy. Elle soutient l’application de la Charte du travail tant que celle-ci ne remet pas en cause la liberté d’action des employeurs. À la Libération, les métallurgistes jouent un rôle essentiel dans la recomposition du mouvement patronal. La réflexion sur la politique patronale, entamée par un groupe de dirigeants dans les années 1930, conduit à une approche nouvelle des relations professionnelles et d’une économie concertée qui n’exclut cependant pas les conflits.
Empruntant des méthodes et des outils aux autres sciences sociales, cette recherche historique permet d’appréhender, à travers le cas de l’UIMM, la constitution et la transformation du modèle social français contemporain et éclaire le fonctionnement de l’État républicain
Danièle Fraboulet est professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Paris 13. Directrice du Centre de Recherches Espaces, Sociétés, Culture, membre du laboratoire Institutions et Dynamiques Historiques de l’Economie, spécialiste de l’histoire des entreprises, elle est l’auteure de l’ouvrage Les entreprises sous l’Occupation : le monde de la métallurgie à Saint-Denis (CNRS Éditions, 1998). Ses recherches actuelles portent sur l’histoire du patronat au XXe siècle et sur la santé au travail.

Geneviève Gavignaud-Fontaine et Gilbert Larguier

Le vin en Languedoc et en Roussillon. De la tradition aux mondialisations xvie-xxie siècle, Canet, Trabucaire, 2007, 309 p., 20 €, ISBN : 978-2-84974-057-6, ISSN : 0998-0091
Le Languedoc et le Roussillon sont de vieilles terres de vigne et de vin. À la fin du Moyen Âge la vigne est partout présente, en complément des céréales nourricières. Trois siècles plus tard, les bords du golfe du Lion sont devenus le premier vignoble du monde. Cette mutation, profondément originale, est fille des échanges. Elle s'amorce dès la fin du xviie siècle grâce à l'accès par la mer au marché de l'Europe du nord. À la fin du siècle suivant, tous les caractères de la viticulture méridionale sont en place: l'adaptabilité des structures foncières traditionnelles à une production croissante, la dynamique du marché international, le développement d'activités annexes, l'attention à la qualité, les recherches savantes et pratiques sur le vin. Au xixe siècle, le vin devient le pivot de l'économie régionale. Des crises d'ampleur proportionnelle à l'importance prise par la vigne et le vin rythment les relations entre production et marchés jusqu'aux années 1970. Priorité est alors donnée à la qualité pour assurer l'avenir. Les transformations de la consommation et de la commercialisation, l'essor de la production hors d'Europe, lancent actuellement de nouveaux défis ; ils sont dans la lignée de ceux connus par la viticulture méridionale depuis son accession au marché international.
1re partie
I. Grandeurs et misères de la vigne et du vin (xvie siècle)
II Entre stagnation et ouverture tardive. L'apogée d'un système traditionnel (xviie siècle)
III. Naissance d'un secteur viticole (xviiie siècle)
2e partie
Le plus vaste vignoble des temps contemporains
I. Le passé qualitatif joue les prolongations
II. Le vignoble de rapport s'étend : comment la spéculation remplace un marché par un autre (1800-1880)
III. Vins fins et vins industriels : une coexistence difficile à la fin du xixe siècle
IV. Au carrefour de toutes les convoitises (années 1900-1930)
V. L'attachement populaire à l'activité agricole (années 1930-1960)
VI. Le Midi convaincu de la nécessité d'organiser le marché (1957-1976)
VII. Le pari français et européen sur la valorisation des vins du Languedoc et du Roussillon : 1976-1999
VIII Qui fera les bons vins de demain ?
Geneviève Gavignaud-Fontaine, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paul Valéry-Montpellier-III
Gilbert Larguier, professeur d'histoire moderne à l'université de Perpignan-Via Domitia

Cédric Perrin

Entre glorification et abandon. L'État et les artisans en France (1938-1970), Paris, CHEFF, 2007.
Il faut attendre l’entre-deux-guerres pour que l’artisanat soit reconnu par les pouvoirs publics comme une catégorie à part entière, avec l’instauration d’un statut fiscal et du crédit artisanal, avec la création des chambres des métiers et du registre des métiers. Dès lors les prémices d’une politique artisanale, qui prendra toute sa dimension dans les années 70, peuvent voir le jour. C’est l’analyse de l’influence de cette politique sur l’évolution de l’artisanat entre 1938 et 1970 qu’a choisi d’étudier Cédric Perrin. En 1938, l’artisanat est un secteur dynamique dont la croissance est fondée sur la mobilité sociale et géographique. Plus tard Vichy glorifie les artisans dans sa propagande mais cette période est avant tout un temps de pénuries, notamment de main-d’œuvre, de crédit et de matières premières. Après la Libération, l’artisanat vit une grave crise qui impose une modernisation. À l’écart des priorités économiques de la Nation, les artisans se sentent abandonnés : ils voient leurs impôts s’alourdir alors que le crédit se restreint. À partir de la fin des années 1950, l’État réintègre ce secteur dans sa politique économique avec une commission de l’artisanat au Commissariat général du Plan : l’assistance technique se développe, le crédit et la fiscalité artisanale sont réformés. Les progrès sont nets sans toutefois être à la hauteur des besoins. À travers le prisme de l’artisanat, Cédric Perrin apporte un éclairage nouveau sur l’histoire de l’industrialisation française ainsi que sur le rôle économique de l’État pendant et après la seconde guerre mondiale.
« Au total, le livre conteste l’idée d’un déclin de l’artisanat et explique sa survie par son dynamisme interne plus que par l’aide (très relative au regard d’autres secteurs comme l’agriculture) qu’il a reçue de l’État. » Michel Lescure.
Cédric Perrin est professeur agrégé et docteur en histoire, chargé de cours à l’Université François Rabelais (Tours) et chercheur associé à l’IDHE (Paris-X-Nanterre) et au CEHVI.

Philippe Mioche

De la terre et des hommes. La tuilerie des Milles d'Aix-en-Provence (1886-2006)
par Boris Grésillon, maître de conférences en géographie à l’Université de Provence, Olivier Lambert, professeur associé à l’Université de Provence et Philippe Mioche, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Provence
L'argile accompagne les hommes depuis la nuit des temps ; elle a façonné leur habitat et leurs mythes. Travailler l’argile a été longtemps une activité de proximité, soumise au rythme des saisons, puis, l’industrie l’a transformée, domestiquée. Très tôt, elle est venue aux Milles, dans ce petit village à la périphérie d’Aix-en-Provence, attirée par l’abondance et la qualité de ses terres. L’industrialisation de l’argile a alors modelé ce territoire. Machines, presses, vapeur ont produit des quantités considérables de tuiles, de briques et autres ouvrages en terre cuite exportés dans le monde entier. Cependant, aux Milles, comme ailleurs, il s’agissait toujours d’une activité faite de terre et d’hommes, ces hommes et ces femmes, venus pour beaucoup d’Italie comme souvent en Provence, qui ont mêlé leur sueur à l’argile pour fabriquer ce matériau noble que réclamait la croissance urbaine des deux derniers siècles. Ce livre retrace leur histoire et l’histoire de la tuilerie qui les a réunis, une histoire faite des solidarités du monde du travail, mais une histoire avec ses tragédies lorsque l’usine s’est transformée en camp d’internement pendant la Seconde Guerre mondiale, une histoire d’une tuilerie qui est devenue aujourd’hui un lieu de mémoire et d’éducation à la démocratie.
Format 21 x 29,7, 176 pages, mai 2007
Tome 1 de la Collection "Terres d'industries"
REF.2C éditions -  www.editions-ref2c.fr

Jean-Claude Daumas, Laurent Tissot et Pierre Lamard

Jean-Claude Daumas, Laurent Tissot et Pierre Lamard (dir.), Les territoires de l’industrie en Europe (1750-2000), Entreprises, régulations, trajectoires, Presses universitaires de Franche-Comté, collection « Les Cahiers de la MSH Ledoux », n° 7, Série « Intelligence territoriale », n° 4, 474 pages. ISBN : 978-2-84867-478-9
Prix spécial de souscription : 15,5 € jusqu’au 15 juin 2007. Prix public : 22 € à partir du 16 juin 2007
Depuis la révélation, il y a 30 ans, des succès spectaculaires des micro-territoires productifs de la Troisième Italie, on a découvert sur tous les continents des systèmes productifs localisés qui fondent leur développement sur des dynamiques endogènes où l’ancrage territorial, la concentration des entreprises et à la coopération entre les acteurs jouent un rôle essentiel. Ce livre analyse les structures, le fonctionnement et les trajectoires de nombreux districts industriels européens dans le temps long de l’industrialisation, et s’interroge sur  la nature du phénomène : alternative structurelle à la grande entreprise, solution à la crise du fordisme ou court épisode dans l’histoire du capitalisme ? Il éclaire aussi son avenir, alors que les districts sont confrontés à une mondialisation qui menace de desserrer les liens des entreprises avec le territoire.
Jean-Claude Daumas (Université de Franche-Comté/Institut universitaire de France), Laurent Tissot (Université de Neuchâtel) et Pierre Lamard (Université de Technologie de Belfort-Montbéliard) sont spécialistes d’histoire des entreprises. Leurs recherches concernent notamment le rôle du territoire dans le développement économique.
Bon de souscription (particuliers seulement) à adresser à : MSH C-N. Ledoux, 30-32, rue Mégevand, 25030 Besançon Cedex. Indiquer nom, adresse, nombre d'exemplaires souhaités (le port est inclus dans les 15,5 €) et joindre un règlement à l’ordre de : Agent Comptable de l’Université de Franche-Comté par chèque postal ou bancaire.
Table des matières :

  • Introduction. Dans la « boîte noire » des districts industriels (Jean-Claude Daumas)

  • Naissance d’une aire de spécialisation productive : le territoire de la laine ariégeois (Jean-Michel Minovez)

  • L’industrie dispersée dans la ville : le cas toulousain au fil du XIXe siècle (Jean-Marc Olivier)

  • La dynamique séculaire d’industrialisation dans les vallées des Morin et de la Marne (Bruno Jégou)

  • Industries et territoires dans les Alpes, XIXe-XXe siècles : tentative de typologie (Anne Dalmasso)

  • La sidérurgie française : combien de territoires ? (Philippe Mioche)

  • Milieux innovateurs et transformation des systèmes de production : le cas de l’Arc jurassien (1950-1999) (Olivier Crevoisier)

  • Deux formes de proximité : systèmes productifs locaux et métropolisation (André Larceneux)

  • Le rôle d’une norme nationale d’organisation industrielle dans la trajectoire d’un SPL : l’horlogerie française et le modèle de la « grande entreprise » (Évelyne Ternant)

  • « Articles de Paris », fabrique et institutions économiques à Paris au XIXe siècle (Claire Lemercier)

  • Syndicats patronaux de la métallurgie et territoires (Danièle Fraboulet)

  • Knowledge and Trust: the Regulation of Cooperation in Industrial Districts. Birmingham (UK) and Providence (USA) (Francesca Carnevali)

  • Strategy, Governance and Industrial Organization: Historical Perspectives on the Dynamics of Industrial Clustering in England (Andrew Popp, Steve Toms and John Wilson)

  • Les territoires de l’industrie dans la « Grande Nation » (1795-1815) (Gérard Gayot)

  • Les territoires industriels de l’Alsace et leurs mutations de 1746 à nos jours (Nicolas Stoskopf et Raymond Woessner)

  • La genèse du district industriel de la vallée de l’Arve : la construction sociale d’un territoire sur la longue durée (fin XVIIIe-début XXe siècles) (Pierre Judet)

  • L’histoire d’un double échec : Gray au XIXe siècle (Catherine Vuillermot)

  • Les districts de production de chaussures en Italie, 1880-1980 (Patrizia Sabbatucci Severini)

  • Du moulin à l’usine : continuités et changements dans les systèmes industriels localisés de la papeterie espagnole. Succès ou échec du district industriel ? (Miguel Gutierrez-Poch)

  • L’impact du changement technologique sur le district textile de Prato (1980-2000) (Alberto Baccini et Martina Cioni)

  • Conclusion (Patrick Fridenson)

  • Commentaires (Dominique Barjot)

Patrick Mortal

Les armuriers de l’État du Grand Siècle à la globalisation, 1665-1989, Presses du Septentrion, Collection « Histoire et civilisations », juin 2007. Préface de Jean-Louis Naudet,  416 pages, ISBN 978-2-85939-991-7, 24 €.
Patrick Mortal est docteur de l’Université de Lille 3, membre de l’IRHIS (Institut de Recherches Historiques du Septentrion), de l’AFHE, (Association Française des Historiens Economistes) et de l’IFHS-TE (Institut Fédéral d’Histoire Sociale - Travailleurs de l’État, CGT). Né en 1952 à Tulle, ancien ouvrier industriel, il est enseignant, chercheur et militant.
L’histoire des ouvriers de l’Etat des arsenaux de terre s’étend sur quatre siècles. Elle dérange des certitudes et conteste des modes intellectuelles : les privilèges de l’entrepreneur et de l’ouvrier retracent l’Ancien-Régime et 1789, les statuts successifs les consensus politiques des Empires et des Républiques. Le basculement pacifiste des militants éclaire 1918, la Résistance et les révocations des années 1950 l’histoire du communisme, l’ensemble les stratégies en oeuvre lors des grands conflits… La continuité de l’État retrouve ses origines dans l’émergence des ingénieurs, la « rationalisation » du travail cesse de n’être que réponse au « freinage », la « nationalisation » retrouve ses sources et la gauche, le syndicalisme sa fécondité, la volonté politique sa prédominance sur le déterminisme, et des hommes célèbres ou jusqu’ici anonymes leur place dans l’action, dans la nation comme dans leur localité d’arsenal ou de manufacture.
Commande sur le site www.septentrion.com

Histoire de l’assurance

Le Guide des sources sur l'histoire de l'assurance est paru. Il a été publié par la Fédération française des sociétés d'assurance et préparé par madame Legardeur (auprès de qui il est disponible : f.legardeur@ffsa.fr), avec la collaboration des membres du comité pour l'histoire de l'assurance. Une version électronique se trouvera prochainement sur le site http://www.ffsa.fr/

Liliane Hilaire-Pérez

Marie-Sophie Corcy, Christiane Demeulenaere-Douyère et Liliane Hilaire-Pérez (dir.), Les archives de l'invention. Écrits, objets et images de l’activité inventive des origines à nos jours, Toulouse, CNRS, collection Méridiennes, série Histoire & Techniques, 2007, 612 p, 38 €.
Pour commander l’ouvrage (frais de port : 6,43 €), écrire à framespa@univ-tlse2.fr

Ce volume rassemble la majorité des communications présentées lors du colloque Les archives de l'invention. Écrits, objets et images de l'activité inventive, des origines a nos jours, qui s’est tenu au Conservatoire national des Arts et Métiers et au Centre historique des Archives nationales les 26 et 27 mai 2003.

  • Liliane Hilaire-Pérez, « Invention technique et corpus de sources : identifier des pratiques, définir des contextes d’énonciation, analyser des représentations »

1re partie : Des traces aux mythes : archives et mémoire de l’invention

  • Hélène Dessales, « Les inventions hydrauliques dans l'Antiquité romaine : entre fictions littéraires et réalités archéologiques »

  • Christophe Badel, « Pline l'Ancien et la "mémoire perdue" de l'invention technique à Rome »

  • Ricardo Cordoba de la Llave, « Les traités techniques médiévaux : l’exemple des activités métallurgiques »

  • Fabio Giusberti, « Secrecy in the commercial letters of a Bolognese silk veil manufacturer in the XVIIIth century »

  • Sarah Richards, « Transfer printing and its paper in English manufactories (1780-1830)

  • Philip A. Sykas, «Hot press printing of worsted cloth : a precursor of roller printing »

  • Carolina Castel-Carpinschi, « Inventions et pratiques agricoles en France (1789-1950). Processus d’identification des procédés pré-machinistes et de leur diffusion : l’exemple des techniques d’égrenage »

  • Alain P. Michel, « Inventer l’usine : archives d’un bureau d’études et histoire d’un espace de travail »

  • Guillaume de Syon, « "Comment se mouvoir en l'air", ou la réinvention du dirigeable de Meusnier à Zeppelin »

  • Bernard Le Sueur, « De « l’exceptionnel » à « l’ ordinaire » : pour une histoire des inventions dans la navigation fluviale »

  • Christine MacLeod, « Comment devient-on un grand inventeur ? Les voies du succès au Royaume-Uni au XIXe siècle »

  • Zorina B. Khan, Kenneth L. Sokoloff, « Lives of invention. Patenting and productivity among great inventors in the United States (1790-1930) »

2e partie : Prosopographie des inventeurs et histoire des entreprises

  • Peter M. Jones, « Les inventeurs et l'activité inventive dans les archives de Soho »

  • Alessandro Nuvolari, « Data for engineering design: Lean's Engine Reporter and early nineteenth century steam technology »

  • Jean-Louis Bordes, « Des barrages du XVIIe à la fin du XVIIIe siècle : transferts technologiques et modes d’élaboration des ouvrages »

  • Anne-Catherine Robert-Hauglustaine, « Les archives de l'Institut de la soudure. Analyse d'une organisation professionnelle en France (1898-1960) »

  • Michel Letté, « Aux sources de l'activité inventive dans l'entreprise de la seconde industrialisation »

  • Pierre Mounier-Kuhn, « Du radar naval à l'informatique : François-Henri Raymond (1914-2000) »

  • Muriel Le Roux, « Un découvreur de médicaments et ses archives. Pierre Potier, chercheur à l’ICSN-CNRS, 1960-2005 »

  • Sylvie Delvenne, Didier Devriese, « Archives de l’invention et sources orales. Pour l'emploi de nouvelles méthodologies en histoire des processus de création »

3e partie : Identifier l’invention dans les archives des institutions

  • Marie de Mullenheim, « Les privilèges pour invention à Florence à la fin XVI e et au début XVIIe siècle »

  • Catherine Lanoë, « Inventions et contrôle de la production des cosmétiques à la fin du XVIIIe siècle, d’après les archives de la Société royale de médecine »

  • Sylviane Llinares-Creteur, « Les archives de l'invention de la marine de guerre : réflexion pour une exploitation de la série Marine G (XVIIe -XIXe siècles) »

  • Robert Carvais, « La mémoire technique d'une institution. Les inventeurs de la Chambre royale des bâtiments, entre anonymat, oubli et reconnaissance (XIIIe-XVIIIe siècles) »

  • Martine Plouvier, « Inventer pour mieux construire. De la présentation de quelques inventions conservées dans la sous-série F/13 du Centre historique des archives nationales »

  • Thérèse Charmasson, « À la recherche des inventeurs dans les archives du ministère de l'Instruction publique : le prix pour l’application la plus utile de la pile de Volta, 1852-1888 »

  • Gabriel Galvez-Behar, « Des médiateurs au cœur du système d'innovation : les agents de brevets en France (1870-1914) »

  • Jean-Philippe Dumas, « Les modérés et la politique industrielle d’Alexandre Millerand. Le débat parlementaire sur la publication des brevets d’invention (1899-1902) »

  • Guy Lambert, « Les architectes et le brevet d’invention en France (fin XIXe-début XXe siècles). Stratégies et représentations »

  • Gérard Emptoz, « Dynamique de l'innovation et brevets d'invention. Quelques exemples »

  • Mau Chuan-Hui, « Le développement en France des techniques du tirage de la soie à travers une étude des brevets d'invention déposés entre 1791 et 1860 »

  • Ingrid J. Sykes, « Les produits de l’acoustique : les brevets de musique 1800-1830 »

4e partie : Les rhétoriques de l’invention

  • Agnès Bérenger-Badel, « Le statut de l'invention dans la Rome impériale : entre méfiance et valorisation »

  • Dominique Massounie, « L'affaire des fontaines épuratoires : François Bourbon de Charencour, inventeur ou entrepreneur ? »

  • Dena Goodman, « Why is writing paper blue ? Colour and fashion in eighteenth century writing paper »

  • Emmanuel Château, « Promotion et diffusion d'un nouveau procédé de construction en brique industrielle. L'architecte Charles-Pierre Gourlier (1786-1857) et son invention de tuyaux de cheminée en briques cintrées »

  • Christine Velut, « Les stratégies de promotion de "l'invention ordinaire" dans un groupe professionnel en formation : les fabriques de papiers peints à Paris dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle »

  • Sergio Onger, « Inventeurs, innovateurs, prix et expositions à Brescia à la veille de la révolution industrielle »

  • Christiane Douyère-Demeulenaere, « Images d'expositions : la photographie et l’innovation technique dans les fonds des expositions du Centre historique des Archives nationales »

Pierre Vernus

Art, luxe et industrie. Bianchini Férier, un siècle de soieries lyonnaises. 1888-1992, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2006, 425 p.
Fondée en 1888, Bianchini Férier s'est rapidement imposée comme une des plus importantes entreprises de la Fabrique lyonnaise de soieries. Se spécialisant dès son origine dans les articles de grande qualité, elle a noué des liens privilégiés avec les principales maisons de la haute couture parisienne. Actrice majeure du renouvellement de la production textile lyonnaise au début du XXe siècle, elle a associé son nom à celui du peintre Raoul Dufy mais s'est aussi assuré la collaboration de nombreux autres artistes et créateurs. À la fin des années 1920, au moment de son apogée, Bianchini Férier était un groupe régional intégrant toutes les phases de la fabrication des soieries : moulinage à Givors (Rhône), tissage à la Tour-du-Pin (Isère), teinture et impression à Tournon (Ardèche). Vendus dans le monde entier grâce à un solide appareil commercial, ses tissus ont contribué à la renommée internationale des soieries de Lyon et à la diffusion de la mode française.
Mêlant tout à la fois les aspects techniques, économiques, sociaux et culturels, ce livre étudie l'extraordinaire ascension puis le long déclin d'une entreprise soumise aux logiques et aux contraintes des mondes de l'art, du luxe et de l'industrie. À ce titre il éclaire un siècle d'évolution de la Fabrique lyonnaise et de la mode et, plus largement, de l'industrie française du luxe.
Le lien Internet suivant permet, entre autres, de visualiser un extrait de l'ouvrage : http://www.pug.fr/Titre.asp?Num=980

Dominique Margairaz et Philippe Minard

Le n°2, 2006, de la Revue de synthèse est en librairie : « Le Marché dans son histoire » rassemblé par Dominique Margairaz et Philippe Minard. Extraits et résumés sont en ligne : http://www.ehess.fr/acta/synthese/2006-2.htm

Pierrick Pourchasse

Le commerce du  Nord. La France et le commerce de l’Europe septentionale au XVIIIe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2006, 392 pages

« ‘The North, a Stake in European Economy », Klooster W. et Schmidt B., Deus ex Machina : The Impact of Europe’s Expansion Overseas Revisited, Coll. The Atlantic World. Europe, Africa and the Americas, 1500-1830, Leiden, Bril Publishers, 2006.

« Justice, Fortune, Famille… : de bien curieux noms pour des navires négriers », Lorient, Musée de la Compagnie des Indes, 2006.

« Le rôle des consuls dans le commerce du Nord : une approche comparative », Actes du colloque de Lorient du 5-6 décembre 2003, La fonction consulaire à l’époque moderne, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2006

« Les flottes du sel », La mer pour mémoire. Archéologie sous-marine des épaves atlantiques, Douarnenez, Buhez, 2005.

Esther M. Sánchez Sánchez

Sánchez, Esther, Rumbo al Sur. Francia y la España del desarrollo, 1958-1968, (Vers le Sud. La France et l'Espagne du developpement, 1958-1969), Madrid, CSIC, 2006.

Denis Varaschin et Ludovic Laloux

10 mars 1906. Courrières, aux risques de l'histoire
Actes du colloque réuni à Billy-Montigny les 9, 10 et 11 mars 2006
Textes réunis par Denis Varaschin et Ludovic Laloux
Vincennes, GRHEN (groupe de recherche sur l'histoire de l'énergie), novembre 2006, 592 pages, 20 €.
Renseignements et diffusion: Denis Varaschin, denis.varaschin@univ-artois.fr
Cet ouvrage interroge les événements de 1906 : la catastrophe de Courrières (1099 victimes) et ses suites, les mémoires gardées et construites et le processus de patrimonialisation envisagés dans une problématique du risque industriel et de sa gestion sociale. Il prête une particulière attention aux sources dont il publie catalogue et échantillons.
Articles de : Frédérique Desmet, Denis Varaschin, Michel-Pierre Chelini, Pierre Guillaume, Benoît Noël, Stéphane Callens, Vincent Bellanger, Jean-Paul Barrière, Bénédicte Grailles, Jean-Marc Guislin, Patrice Marcilloux, Thierry Veyron, Jean-Pierre Williot, Alain Chatriot, Gilles Malandain, Eric Anceau, Alain Beltran, Bruno Benoît, Laurent Barcelo, Ludovic Laloux, Diana Cooper-Richet, Gregorio Nunez, Cédric Humair, Sylvie Brodziak, Thierry Garot, Laure-Caroline Semmer, Stéphane Sirot, Françoise Hache-Bissette, Jean-Louis Hardelin, Pierre-Marie Dupond, Jean-Louis Delaet.

Philippe Mioche

Industries en Provence, n° 14 : « Les produits et les saveurs »
On l'ignore souvent, mais les industries agroalimentaires constituent un des principaux pôles d'excellence de notre région. Deuxième employeur régional derrière le bâtiment et les travaux publics, la branche réalise un chiffre d'affaires de 6milliards d'euros et fait travailler près de 29 000 personnes. Le phénomène est d'autant plus remarquable qu'il s'inscrit dans la longue durée. Au début du XIXe siècle, lorsque Marseille connaît sa première révolution industrielle, ce sont les industries agroalimentaires qui emploient le plus grand nombre de machines à vapeur – la haute technologie de l'époque – et entraînent, pour une très large part, la croissance des échanges portuaires. On ne compte plus, depuis le XIXe siècle, les procédés, les produits et les marques qui ont été mis au point en Provence – au dernier Salon international de l'alimentation, en octobre 2006, une entreprise du Vaucluse proposait encore un spray naturel permettant de donner aux plats cuisinés la saveur de la truffe –, que ce soit dans le domaine de l'huile de table, des beurres végétaux, du sucre, des confiseries, des boissons, des farines, de la panification, de la pâtisserie, des arômes, des condiments, des conserves ou des plats cuisinés. Cette tendance est encore plus marquée depuis que notre région et les produits de ses terroirs sont devenus synonymes d'authenticité et de qualité de vie. Art de vivre et innovation : c'est en jouant sur ces deux paramètres que les entreprises provençales de l'agroalimentaire fondent, hier comme aujourd'hui, l'essentiel de leur compétitivité.
Pour tous renseignements : http://www.mip-provence.org

  • Bloc notes, Charabot : un événement fort du patrimoine industriel en Provence, Philippe Mioche

  • Éditorial, Xavier Daumalin

  • Noilly Prat, une entreprise oubliée (1843-1989), Roland Caty et Eliane Richard

  • Rocca, Tassy & de Roux ou la tradition de l’innovation (1890-1939), Xavier Daumalin

  • Une histoire de goût : aux origines des Distilleries Ricard (1932-1940), Xavier Daumalin et Jean Domenichino  

  • Un état des lieux des Industries agro-alimentaires en PACA, Jean Noël Consalès et Romain Guillon

  • Portfolio : Quand le pastis s’affiche…. L’iconographie publicitaire dans la stratégie du groupe Ricard (1936-1954), Olivier Lambert

  • Les techniques du raffinage du sucre à Marseille à la fin du XVIIe siècle, Olivier Raveux

  • La transformation de l’olive, Georges Comet

  • Les vins de Marseille, Patrick Boulanger

  • Une dynastie de minotiers marseillais : la famille Storione, Xavier Daumalin

  • La chocolaterie de Puyricard, Claude-Alain Sarre

  • Barbier Dauphin à Meyrargues. « Il faut Sauver la cheminée ! », Francis Brun et Philippe Mioche

  • Le pôle de compétitivité « Parfums, Arômes, Senteurs, Saveurs ». Les nouvelles fragrances de la politique industrielle, Marc Bassoni

  • Le pôle Saveurs-Senteurs sur le Pays de Haute Provence, Marc Jadot

Dominique Barjot

Numéro spécial de la Revue économique (vol. 58, n° 1, janvier 2007) : « Où va l'histoire des entreprises ? », sous la direction de Dominique Barjot.
Située à l’intersection de l’histoire, de la gestion, de l’économie, de la sociologie et de la psychologie, l’histoire des entreprises s’est affirmée comme une sous-discipline majeure du domaine. Ce numéro de la Revue économique fait le point sur différentes approches de l’histoire des entreprises et les principaux chantiers en cours : stratégie et des structures des firmes européennes, utilisation des archives bancaires et apports de l’analyse comptable, étude des cheminements technologiques et de l’innovation, des districts industriels et rapports entre micro- et macro- économie d’entreprise…
Les principaux chantiers de recherche en cours, tels que la question de l’électrification globale, l’américanisation des entreprises, la percée de la firme mondiale, la concession de service public et la problématique des nationalisations et des privatisations y sont présentés.

  • Introduction, par Dominique Barjot

  • The Strategy and Structure of European Firms, par Franco Amatori & Andrea Colli

  • Study of British Banking History: A Select Illustration from Bank-Firm Relationships, par Mae Baker, Michael Collins

  • L’approche comptable: Lafarge(1993-2004) ou comment on devient firme mondiale, par Dominique Barjot

  • Entreprises, cheminements technologiques et innovation, par Laurent Tissot

  • Districts industriels : du concept à l’histoire. Les termes du débat, par Jean-Claude Daumas

  • Histoire des entreprises et approches globales : quelles convergences ?, par Jean-Charles Asselain

  • Global Electrification: Multinational Enterprise and International Finance in the History of Light and Power, 1880s-1914, par William Hausman, Mira Wilkins, John L. Neufeld

  • Contrasting Styles of Foreign Investment: A Comparison of the Entrepreneurship, Technology and Finance of German and Canadian Enterprises in Barcelona Electrification, par Peter Hertner, H.Viv. Nelles

  • Economic culture and its transfer: Americanization and European enterprise, 1900-2005, par Harm Schroeter

  • Mondialisation et avantage concurrentiel : la percée internationale de Samsung (1953-1986), par Rang-Ri Park

  • La concession des services maritimes postaux au XIXe siècle : le cas exemplaire des Messageries Maritimes, par Marie-Françoise Berneron-Couvenhes

  • Nationalisation and Privatisation: Ownership, Markets and the Scope for Introducing  Competition into the Electricity Supply Industry, par Martin Chick, H.Viv. Nelles

http://www.pressesdesciencespo.fr ; Revue.Economique@ehess.fr

Claude Lützelschwab

Claude Lützelschwab, La Compagnie genevoise des colonies suisses de Sétif, 1853-1956. Un cas de colonisation privée en Algérie, Berne, Peter Lang, ISBN 3-03911-146-9 (43,20 euros).

Mélanges Albert Broder

Albert Broder a pris sa retraite de professeur à l’Université de Paris-12-Val de Marne en 2002. Les Mélanges qui lui sont offerts souhaitent refléter à la fois les principaux axes de son oeuvre scientifique et les réseaux de collaboration et d’amitié qui se sont constitués autour de lui. C’est pourquoi ils s’organisent autour de cinq thématiques principales : l’histoire financière, l’histoire économique, l’histoire des relations économiques internationales, l’histoire des mondes ibériques et lusitaniens, la culture et l’humanisme enfin. Les contributeurs se sont efforcés d’illustrer la fécondité scientifique des travaux qu’il a conduits sur ces différents champs, et de lui manifester ainsi leur gratitude intellectuelle.
Pour commander les mélanges (au prix de 30 €), écrire à editionsbiere@club-internet.fr
Des économies et des hommes, textes réunis par Florence Bourillon, Philippe Boutry, André Encrevé et Béatrice Touchelay. Sommaire :

  • Albert Broder, notice bio-bibliographique

  • Josep M. Bricall : Nota sobre mercados financieros y actividad productiva

  • Francisco Comín : Les relations entre la Banque d'Espagne et le Ministère des Finances

  • Sébastien Guex : Le scandale des fraudes fiscales et de la Banque Commerciale de Bâle. De l'une des causes possibles de la chute du Gouvernement Herriot en décembre 1932

  • Michel Lutfalla : Sur l’amortissement de la dette publique en France avant 1816. Illusions et faux semblants

  • Michel Margairaz : La place de Londres, modèle pour les autorités monétaires en France dans le premier XXe siècle ?

  • Carlos Marichal : El despegue de un campo de estudio : historia del crédito y la banca en Mexico (1820-1920)

  • Andrés M. Regalsky : Entre l’essor et la crise : monnaie et banque en Argentine, 1880-1930

  • Carles Sudrià et Yolanda Blasco : Los orígenes del Banco de Barcelona

  • Béatrice Touchelay : De la contribution extraordinaire sur les bénéfices de guerre à la confiscation des profits illicites : les balbutiements d'une fiscalité moderne dans la France du XXe siècle

  • Jean-Charles Asselain : 1850-1860 : L’illusion de la puissance

  • Florence Bourillon : Marché immobilier et impôt foncier : l’annexion de la petite banlieue « s'impose »

  • Jean-Pierre Dormois : Le poids de l'État en France et en Grande-Bretagne avant 1914

  • André Gueslin : La Confédération Générale de l'Agriculture (CGA) (1941-1954) : une utopie de gauche

  • Claire Lamy : “Et ne ingrati super hoc elemosina monachi viderentur” : Aspects de la circulation des biens en Blésois, Touraine et Anjou (XIe-XIIe siècles)

  • Guillermo Pérez Sanchez : L’Espagne pendant la Restauration : niveau de vie et relations de travail (1875-1931)

  • Gérard Tassin : L'évolution d'un marché financier régional dans une région fortement secouée par la crise des années 30 : la bourse des valeurs de Lille

  • Lucien Bély : Les routes de la mer : l’enjeu économique dans les négociations diplomatiques

  • Vincent Dray : Les voies de la modernisation. Technologie américaine et industrie française : 1914-1930

  • Regina Maria A. F. Gadelha : Le capital commercial et la proto-industrialisation du Brésil Pernambouco au XIXe siècle

  • Antonio Gómez-Mendoza : « Quand EDF tira les marrons du feu pour la politique franquiste en matière électrique »

  • Bertrand de Lafargue : Quelques questions sur l’histoire économique et sociale de la Norvège, 1850-1970

  • Patrick Lafond : Les malentendus franco-italiens peu à peu surmontés après 1945 : l’exemple de Philippe Lamour

  • Jordi Nadal : El contencioso entre La Hispano-Suiza, Fábrica de Automóviles, S.A. y el Estado francés en torno a la contribución sobre beneficios extraordinarios de guerra (1917-1922)

  • Hubert Bonin : La Société générale en Espagne (des années 1860 aux années 1930) : un eldorado rêvé, un marché de niches

  • Pablo Broder : Historia reciente de la economia argentina. Efectos del Plan de convertibilidad de los 90

  • Alexandre Fernandez : L'économie des services publics urbains en Espagne : la concession d’exploitation du service de l’eau à Santander à la fin du XIXe siècle

  • Noemí M. Girbal-Blacha : Balance sobre la historiografia agraria argentina (1980-2004)

  • Raúl Jacob : Problemas para medir la IED en un pais receptor Uruguay, 1914-1945

  • Tamás Szmrecsányi : Les Débuts de l’industrialisation et de la concentration du secteur industriel au Brésil

  • Philippe Boutry : Les circonstances atténuantes. Droit, morale et société au lendemain de la Révolution française

  • André Encrevé : Le journal protestant Réforme face aux trois premières candidatures de François Mitterrand à la présidence de la République (1965-1981)

  • Henri Lerner : Le général de Gaulle historien

  • Jean-Marie Moeglin : François Guizot historien. À propos de la réfutation des thèses de Karl August Rogge dans l’Histoire de la civilisation en France

  • Michel Rapoport : Le Livre dans les relations franco-britanniques

Maria Christina Chatziioannou et Gelina Harlaftis (eds.)

Maria Christina Chatziioannou et Gelina Harlaftis (eds.), Following the Nereids: Sea Routes and Maritime Business, 16th-20th centuries, Athens, Kerkyra publications, 2006, 264 p., 38 €.
This book presents a rounded approach to Greek maritime history, covering a wide range of themes from the sixteenth to the twentieth century. It discusses Greek shipping enterprises in Greece and abroad, focusing on seamen, merchants and shipowners. It looks at nineteenth-century port cities and today’s European port policy. It presents various facets of Greek fishing, from traditional sponge diving to modern fishing business. It examines aspects of the Greek Navy and the museological utilization of an episode in its history. It enhances the significance of the sea as a source of inspiration in literature and as a natural resource for the development of Greek tourism.
It discusses the success of Greek shipowners in the second half of the 20th century to the present day that has stimulated interest in their business culture and entrepreneurship.
The book comprises 21 texts by academics and researchers from universities and research foundations in Greece and abroad.

Jean-Claude Daumas

La mémoire de l’industrie : de l’usine au patrimoine, sous la direction de Jean–Claude Daumas.
Les Cahiers de la MSH Ledoux N °4, série : Intelligence territoriale N° 2, Presses universitaires de Franche–Comté, 17 €. Un volume de 424 pages + un cahier de 16 pages d’illustrations
Longtemps ignoré ou méprisé, le patrimoine industriel fait aujourd’hui l’objet d’une reconnaissance institutionnelle : les vieilles usines sont réhabilitées, les puits de mine inscrits dans les circuits touristiques et les objets de l’industrie muséifiés.
Après avoir beaucoup détruit, on rêve désormais de tout conserver car les vestiges de l’industrie sont perçus comme constitutifs d’identités professionnelles ou locales dignes d’être valorisées. Si les sciences sociales ne peuvent ignorer ce désir de patrimonialisation qui vient d’en bas, elles ne doivent pas cependant se laisser submerger par ces mémoires singulières.
Aussi, dans une visée critique qui associe chercheurs et professionnels du patrimoine et fait voyager le lecteur de la Lorraine sidérurgique au Nord minier et de Turin à Billancourt, ce livre s’interroge sur le processus qui transforme l’usine en patrimoine, la seconde vie que lui donnent les nouvelles fonctions qui l’investissent et les conditions d’une histoire qui fasse toute sa place aux traces matérielles de l’industrie.
Ont participé à l’ouvrage : Noël Barbe, Louis Bergeron, Jean-Claude Beaune, Claudine Cartier, Eusebie Casanelles, Alain Chenevez, Robert Damien, Jean-Claude Daumas, Lorna Davidson, Marc De Ferrière Le Vayer, Gracia Dorel-Ferre, Pierre Fluck, Gregorio E. Rubino, André Ferrer, Marina Gasnier, Bernard Jacque, Freddy Joris, François Labadens, Philippe Mairot, Hélène Melin, Alain Michel, Nicolas Pierrot, Elisa Calado Pinheiro, Laure Pitti, Maria Teresa Pontois, Jean-Louis Tornatore, Denis Woronoff, Michelle Zancarini-Fournel

Souscription : 14 € jusqu'au 31 août 2006 : écrire à MSH C.-N. Ledoux, 30-32, rue Mégevand, 25030 Besançon Cedex en précisant vos nom et adresse, le nombre d'exemplaires souhaités et en joignant votre règlement à l'ordre de Agent Comptable de l’Université de Franche-Comté, par chèque postal ou bancaire. La souscription est réservée aux particuliers.

Denis Varaschin

Denis Varaschin (éd.), Les entreprises du secteur de l'énergie sous l'Occupation, Artois Presses Université, 2006, 444 p.
Ce volume réunit les Actes du colloque tenu les 25 et 26 novembre 2004 à Arras et organisé par le GDR 2539 du CNRS, la Fondation EDF et l’Université d’Artois.
D’une manière générale, les intervenants se sont interrogés sur les hommes, les organisations et leurs stratégies : comment l’occupant a-t-il arbitré entre appropriation de l’énergie produite en France et poursuite de la consommation intérieure ?
Dans un pays au déficit énergétique chronique et dans un secteur très strictement contrôlé par les autorités françaises et d'occupation, les contraintes pesant sur les stratégies patronales ont été analysées. La situation de la main-d’œuvre (marchéde l’emploi, gestion du personnel, relations et actions sociales, pressions allemandes, Résistance et répression, etc.) a aussi été abordée dans les questionnements. Les apports ressortent variés et significatifs. Ils ont notamment souligné le poids des évolutions à long terme, parfois accélérées par la guerre, qui traversent le secteur.
Ouvrage publié avec le concours du CNRS, d’Arras Université, de la Fondation EDF, de l’université d’Artois, de la Banque populaire, du conseil général du Pas-de-Calais, du conseil régional Nord–Pas-de-Calais, de la Coupole (Centre d’histoire et de mémoire du Nord–Pas-de-Calais).

Christophe Lastécouères

Christophe Lastécouères, Les feux de la banque. Oligarchie et pouvoir financier dans le Sud-Ouest (1848-1941), Paris, CTHS, 2006, 667 p., 35 €
Le banquier privé est une figure pour ainsi dire disparue des villes de province. Pourtant, l’émergence de la banque privée et sa structuration sont l’un des phénomènes majeurs de l’histoire économique du XIXsiècle, le financement de l’industrialisation et du développement ayant reposé très largement sur le soutien du capitalisme familial. Comment expliquer la disparition brutale de bon nombre de banques privées dès l’entre-deux-guerres ? Quels atouts possèdent les établissements qui ont su passer le cap des années 1930 ? Dans Les feux de la banque, Christophe Lastécouères s’interroge sur les spécificités du capitalisme bancaire du Sud-Ouest, qui fut longtemps accusé d’être responsable du retard relatif de développement de la région. Il montre comment, autour de Bayonne, se concentrent un nombre important de maisons de banque, dont la réussite et l’ascension fulgurantes à la fin du XIXsiècle eurent pour conséquence l’émergence d’une véritable oligarchie, soucieuse de son rayonnement et de son prestige.
Attentif à restituer les modalités vécues par lesquelles les banquiers tentent d’occuper et d’accroître leur territoire, l’auteur livre ici, au carrefour de l’histoire économique et de l’histoire sociale, une étude très détaillée, qui montre que le pouvoir financier n’est pas, loin s’en faut, un pouvoir invisible. Dans la conception qu’ils se font de leur métier, les banquiers privilégient bien souvent les relations de personne et l’image de marque aux pratiques institutionnelles et rationnelles qui s’imposent progressivement à l’univers de la finance au cours du XXsiècle.
La Seconde Guerre mondiale marque ainsi la fin d’une époque, celle où l’histoire bancaire s’écrivait au rythme des sagas de ces familles qui ont fait vivre l’économie régionale pendant près de cent ans, sans comprendre les mutations d’un univers dominé, désormais, par les grands établissements de crédit.

Collectif

Carlos Barciela, Gérard Chastagnaret y Antonio Escudero (dir.), La Historia Economica en Espana y Francia (siglos XIX y XX), Universitad de Alciante, Casa de Velasquez, MG Monografias, ISBN 84-7908-867-2, 568 pages (avec une partie en français à laquelle collaborent Gérard Chastagnaret, Jean-Pierre Daviet, Olivier Raveux, Patrick Verley, Michel Lescure, Alain Plessis, Michel Margairaz, Catherine Omnès, Jean-François Eck).

Zorina B. Khan

Zorina B. Khan, The Democratization of Invention. Patents and Copyrights in American Economic Development, 1790–1920, Cambridge, CUP, 2005, 340 p.

Michael Stephen Smith

Michael Stephen Smith, The Emergence of Modern Business Enterprise in France, 1800-1930,Harvard University Press, 2005

In this magisterial study, Michael Smith explains how France left behind small-scale merchant capitalism for the large corporate enterprises that would eventually dominate its domestic economy and project French influence throughout the world.

Arguing against the long-standing view that French economic and business development was crippled by missed opportunities and entrepreneurial failures, Smith presents a story of considerable achievement. French companies made major contributions to the Second Industrial Revolution of 1880-1930, especially in ferrous and non-ferrous metallurgy,electrochemicals, industrial gases, and motor vehicles. Rejecting the notion that France took a separate route to economic modernity, Smith argues that it tracked other industrial nations along a path dominated by large-scale production and corporate enterprise. Technological and organizational capabilities acquired by French companies prior to 1930 played a key role in the country's rapid economic recovery after World War II and its broader economic success in the second half of the twentieth century. Smith also addresses the distinctive characteristics of French economic and business development, including the pivotal role of the French state, the pervasive influence of French financiers, and the significance of labor conflict.

This superb account is an invaluable contribution to business history and the history of modern France.

Collectif

Un ouvrage en deux volumes vient de sortir aux Etats-Unis, réunissant plusieurs dizaines de contributeurs : John McCusker (et alii, dir.), History of World Trade since 1450, Farmington Hills (Mi.), Thomson-Gale, 2005.
Parmi ses contributeurs, quelques Français, dont certains sont membres de l’Afhe :

  • Pascal Acot, « Climate » ; « Famine »

  • Hubert Bonin, « Artistic Representations of Trade » ; « Empire, French: 1815-Present » ; « Finance, Credit, Money Lending (avec Silvia Marzagalli) » ; « Ghana » ; « Russia-Urss » ; « Senegambia »,

  • Catherine Coquery-Vidrovitch, « Dahomey »

  • Guillaume Daudin, « France »

  • Laurence Fontaine, « Peddlers »

  • Philippe Haudrère, « East India Company (France) »

  • Silvia Marzagalli, « Baltimore » ; « Empire, French: 1450-1815 » ; « Finance, Credit, Money Lending (avec H. Bonin) »

  • Olivier Pétré-Grenouilleau, « Nantes »

  • Patrick Verley, « Depressions and recoveries »

Natacha Coquery (et al.)

Bruno Blondé, Eugénie Briot, Natacha Coquery et Laura Van Aert  (dir.), Retailers and consumer changes in Early Modern Europe. England, France, Italy and the Low Countries/ Marchands et consommateurs : les mutations de l’Europe moderne. Angleterre, France, Italie, Pays-Bas, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2006, 264 pages, 30 euros.

L’historien des temps modernes intéressé à la culture matérielle est confronté à l’accroissement spectaculaire du choix en produits de biens de consommation. Toute l’Europe occidentale a été touchée par de grands changements dans la consommation, dont rendent compte de nombreuses recherches. Nous restons pourtant largement ignorants des mécanismes économiques à l’œuvre derrière cet avènement de la « société de consommation » qui toucha, dès le XVIe siècle, l’Angleterre, au premier chef, mais encore des pays aussi divers que la France, l’Italie ou les Pays-Bas. Surtout, les pratiques quotidiennes des détaillants en tous genres – boutiquiers, forains, colporteurs, revendeurs – demeurent dans l’obscurité, nonobstant quelques études exemplaires.
Comment les détaillants ont-ils trouvé les occasions d’intégrer dans leur activité les nouveautés ? Comment les colporteurs, boutiquiers et autres commerçants – hommes et femmes – se sont-ils partagé le marché ? Comment fonctionnaient les réseaux entre marchands de toutes sortes, entre marchands et producteurs, entre marchands et consommateurs ?
Une dizaine d’historiens de la ville, originaires d’écoles de pensée et de pays européens différents, ont tenté d’éclairer ce pan méconnu de l’histoire économique et culturelle : le rôle des petits commerçants dans les changements de consommation, bien antérieurs aux bouleversements des XIXe et XXsiècles.

  • Introduction : Bruno Blondé & Natacha Coquery

  • Fashion and the early modern consumer evolution. A theoretical exploration and some evidence from seventeenth century Leeuwarden : Harm Nijboer

  • Cities in decline and the dawn of a consumer society : Antwerp in the 17th-18th centuries : Bruno Blondé

  • The upholsterer and the retailing of domestic furnishings 1600-1800 : Clive Edwards

  • César Birotteau et ses pairs : poétiques et mercatique des parfumeurs dans le Paris du XIXsiècle : Eugénie Briot

  • Pratiques publicitaires dans les métiers du luxe dans trois villes provinciales de l’Ouest de la France dans la seconde moitié du XVIIIe siècle : Guy Saupin

  • Music and the commodification of sound : advertising acoustics in nineteenth-century France : Ingrid J. Sykes

  • Retail dynamics of a city in crisis : the mercer guild in pre-industrial Antwerp (c.1648-c.1748) : Laura Van Aert and Ilja Van Damme

  • Meeting demand : retailing strategies in early modern Venice : Patricia Allerston

  • « A settled little society of trading people » ? The eighteenth-century retail community of an english county town : Jon Stobart

  • Enjeux et pratiques des classifications du commerce en France. Les trois figures de différentiation gros/détail 1673-1844 : Dominique Margairaz

Pour commander cet ouvrage : http://www.univ-tours.fr/editions

Eric Anceau (et al.)

Dominique Barjot, Olivier Dard, Jean Garrigues, Didier Musiedlak et Eric Anceau (dir.), Industrie et politique en Europe occidentale et aux états-Unis (XIXe-XXe s.), Paris, PUPS, 2006, 478 p., 26 euros.

Pierre Martin

Pierre Martin, Les services dans le monde, Paris, Ellipses, 2006, 160 p.

Institut pour l’histoire de l’aluminium

Gérard Vindt, Les hommes de l'aluminium - histoire sociale de Pechiney 1921-1973, Paris, Editions de l’Atelier, 2006, 27 euros.

Jean-Marc Lesur

Jean-Marc Lesur, Les Hôtels de Paris. De l’auberge au palace, XIXe-XXe siècles, Neuchâtel, éd. Alphil (alphil@alphil.com),  270 pages.
À partir du XIXe siècle, l’hôtellerie parisienne devient une véritable industrie, portée par l’essor du tourisme et le développement des voyages, mais aussi par l’embellissement haussmannien, les Expositions Universelles et les grands travaux de la Ve République.
C’est dans ce contexte que naissent au XIXe siècle les grands palaces, le Meurice, l’Hôtel du Louvre, le Ritz, qui sont synonymes de luxe, mais qui sont aussi le banc d’essai de la modernité par l’introduction d’innovations, comme l’ascenseur, le chauffage central, le téléphone, l’éclairage au gaz ou électrique. Le siècle voit se développer les chaînes de luxe, avec le groupe Taittinger, ou les chaînes bon marché avec les hôtels Formule 1.
Ce livre est également constitué d’aventures et de rêves, avec les frères Pereire qui construisent le plus grand hôtel de France, l’impératrice Eugénie qui participe aux fêtes fastueuses qui célèbrent l’inauguration du Grand-Hôtel, Proust à l’Hôtel de Balbec, Nana, l’héroïne d’Emile Zola qui meurt dans une chambre du Grand-Hôtel, la saga de César Ritz, fils de paysans suisses devenu propriétaire d’une chaîne internationale d’hôtels de luxe et l’arrivée des pétrodollars. Ce livre retrace aussi l’histoire des fameux meublés ou garnis, qui hébergent les ouvriers, les prostituées et les gens louches, rendus célèbres par le film de Marcel Carné Hôtel du Nord.

Marc de Ferrière le Vayer

Marc de Ferrière le Vayer, De la fin des Familles à la mondialisation, l’industrie papetière française depuis 1945, Orléans, ENP éditions, 2006.
L’industrie papetière française a connu un très profond bouleversement depuis 1945. Ce livre raconte comment de vieilles entreprises françaises ont été confrontées à de nouveaux enjeux : modernisations, ouverture des frontières, émergence de nouveaux produits. Il montre de quelle manière elles ont essayé de s’adapter, par des fusions, par des investissements très importants, par l’embauche de managers. Si ces efforts ont permis une formidable modernisation de cette branche de l’industrie française, ils ont conduit les entreprises dans une sorte d’impasse financière : effondrement des marges, endettement de plus en plus lourd, concurrence étrangère qui maintient une pression constante. Durant le dernier quart de siècle, les vieilles familles sont alors contraintes de se retirer peu à peu, les sociétés passent sous contrôle étranger, américains et scandinave pour l’essentiel. C’est la chance du secteur. Les nouveaux propriétaires restructurent, investissent, transforment des maisons limitées au marché français en entreprises partant à la conquête des marchés mondiaux.
L’objet de ce livre est aussi de montrer l’importance du paier et du carton dans la vie des français ; comment il prend progressivement une place nouvelle, dans la presse, permettant la couleur, dans les emballages, accompagnant le développement des grandes surfaces, dans la maison, avec l’essor des papiers sanitaires et domestiques.
Ce livre retrace également la vie des entreprises et des hommes qui les dirigent par des études de cas des sociétés les plus marquantes de cette deuxième partie du XXe siècle.

Bruno Jacomy et Michel Letté

Bruno Jacomy, Michel Letté (dir.), « Des techniques et des hommes. L’histoire à la lumière du présent », Documentation Photographique, n°8046, La Documentation Française, 2005. www.ladocumentationfrançaise.fr/revues-collections/

L’histoire des sociétés et celle des techniques ont partie liée. Des peuples primitifs aux sociétés industrielles les plus développées, toutes les civilisations ont cherché à se doter de moyens rationnels et efficaces pour tirer profit de leur environnement et améliorer leurs conditions d’existence. De l’outil le plus simple aux machines et aux systèmes les plus sophistiqués, de la charrue à la technoscience, comment ne pas être fasciné par l’inventivité dont les hommes ont fait la preuve au fil du temps par leurs réalisations techniques ? Commente ne pas, aussi, s’interroger sur les usages qu’ils en ont faits et sur les conséquences, positives et négatives ?
Ce dossier invite à une réflexion critique sur la place et sur le rôle des techniques dans la cité au travers d’une sélection d’images, d’objets et de textes qui entrent en résonance avec les débats de société contemporains autour du numérique, du développement durable, des technologies du vivant, pour ne citer que quelques exemples.
Bruno Jacomy et Michel Letté sont historiens des techniques et respectivement directeur adjoint et maître de conférences au Musée des arts et métiers – CNAM.
Sommaire :
Point sur : L’inscription dans la culture ; Interroger autrement l’histoire ; Les défis contemporains ; Réconcilier technique et modernité 
Des techniques pour agir et produire : Saisir et manier l’outil ; S’inspirer du monde animal
Construire ; Cultiver les sols ; Organiser la production ; L’homme-machine ; Synthétiser et copier la matière
Les techniques comme mode d’appréhension du réel : Mesurer ; Découvrir le monde ; Explorer les infinis ; Interpréter et restituer ; Modéliser la réalité ; Inventer pour innover
Les techniques comme support de l’échange et de la communication : Calculer ; Inscrire pour conserver et transmettre ; Vaincre le temps et l’espace ; L’audiovisuel, ses techniques et ses publics ; Vivre en réseau
Techniques et choix de société : Interagir sur la biosphère ; Energie et systèmes techniques
Violence et techniques ; Aux risques des techniques ; Maîtriser le vivant

Jean-François Chauvard

Jean-François Chauvard, La circulation des biens à Venise: stratégies patrimoniales et marché immobilier (1600-1750), Rome, École française de Rome, 2005, 630 p.

À l’image d’un territoire urbain fixé dans ses contours depuis la fin du XVIesiècle, les structures de la propriété vénitienne sont dotées, aux XVIIe et XVIIIe siècles, d’une remarquable stabilité au bénéfice du patriciat. Elles n’en ont pas moins évolué sous l’effet de la conjoncture économique, de l’évolution démographique et des difficultés financières rencontrées par certaines familles entraînant une circulation des biens par la voie de la transmission intrafamiliale, des échanges matrimoniaux et des ventes. Ce sont ces mécanismes de circulation que ce livre entend explorer en portant, d’abord, l’attention sur le marché immobilier, sur son mode de fonctionnement dans le cadre d’une économie ancienne et sur son activité dont la relative atonie démontre la vigueur des mécanismes de conservation de la propriété. La reconstitution de la généalogie de maisons permet ensuite, à une micro-échelle, d’individualiser des espaces soustraits aux échanges et des biens qui ont vocation à circuler plus que les autres. Cette différenciation s’éclaire à la lumière des comportements patrimoniaux dont se dégagent, au-delà de la myriade des configurations et des mobiles individuels, des régularités dans le traitement appliqué aux biens au moment de partager l’héritage, de constituer la dot et d’arbitrer entre biens ruraux et biens urbains accréditant l’idée d’une hiérarchie interne au patrimoine. Enfin, le suivi des propriétaires permet de saisir l’articulation, différente selon les milieux, entre les pratiques d’accumulation et le cycle de vie, entre la part des investissements et celle de l’héritage dans la formation du patrimoine, entre la position dans l’échelle des fortunes et l’intensité des transformations qui contribuent à renouveler les propriétaires sans que la répartition de la propriété par groupe social en sorte transformée. Comprendre le rapport des hommes aux biens, c’est prendre en compte l’interaction constante entre des structures, des comportements économiques et des représentations sociales.

Laurent Heyberger

Laurent Heyberger, La Révolution des corps. Décroissance et croissance staturale des habitants des villes et des campagnes en France, 1780-1940, Strasbourg, PUS, Belfort, UTBM, 2005, 750 p., préface d’Emmanuel Le Roy Ladurie

La France a-t-elle connu une voie « douce » vers la modernité industrielle ? Pour répondre à cette question, Laurent Heyberger étudie la stature moyenne des conscrits français, considérée comme indice de développement humain. Il montre que l’évolution des « niveaux de vie biologiques », apparemment lisse au niveau national, recouvre des évolutions régionales contrastées, voire heurtées entre 1780 et 1940. Le XIXe siècle oppose avec netteté la ville industrielle naissante et des campagnes au devenir nuancé : diminution dans certains terroirs, développement dans d’autres. Le XXe siècle réserve d’autres surprises (convergence entre régions, diversification entre professions mais maintien des inégalités sociales).

Cette étude d’histoire anthropométrique, impressionnante par la masse des données mobilisées (298 000 dossiers individuels) et par l’originalité de la démarche, renouvelle les études portant sur les niveaux de vie en France. Au-delà, il s’agit de dévoiler la face cachée de la révolution industrielle.

Thierry Nadau (†)

Thierry Nadau, Itinéraires marchands du goût moderne. Produits alimentaires et modernisation rurale en France et en Allemagne (1870-1940), Paris, éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2005, XXIV-307 p.

En 1994, Thierry Nadau disparaissait ; cet historien de 33 ans laissait une œuvre inachevée riche de fulgurantes intuitions. Certaines d’entre elles ont été par la suite développées et enrichies par une nouvelle génération d’historiens de l’alimentation, de la consommation ou de l’électricité, d’autres cherchent encore leurs auteurs. Ce livre permet à tous de découvrir les travaux pionniers de T. Nadau sur le commerce des produits alimentaires et l’électrification des campagnes en France et en Allemagne. L’auteur y ouvre et livre une réflexion originale sur les échanges : leurs règles, les images produites, les usages et les représentations des producteurs, des marchands et des consommateurs. La démarche s’appuie sur un usage « généreux » et critique de la comparaison franco-allemande. Par-delà l’hommage, ce volume présente donc un intérêt majeur pour les spécialistes du monde rural et de l’alimentation, pour les praticiens de la comparaison et des transferts et pour tous ceux qui portent sur l’histoire économique un regard attentif aux individus comme à leurs cultures.

L’ouvrage s’organise en trois grandes parties : « Les produits alimentaires et leur commerce en France et en Allemagne (1870-1940) », « La règle des échanges », « Aspects de la modernisation rurale ».

EHESS
Hypothèse