CECI n'est pas EXECUTE Mondes américains : Raphaël Morera, Les assèchements de marais en France au XVIIe siècle

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Raphaël Morera, Les assèchements de marais en France au XVIIe siècle

Raphaël Morera soutiendra sa thèse :

Les assèchements de marais en France au xviie siècle (1599-1661). Technique, économie, environnement

Le vendredi 14 novembre 2008

À l'INHA, salle Walter Benjamin, à partir de 14h00

2, rue Vivienne 75002 Paris

devant un jury composé de :

  • M. Paul Benoit (Paris 1, directeur de thèse)

  • M. Gilles Billen (CNRS)

  • M. Jacques Bottin (CNRS)

  • M. Alain Cabantous (Paris 1)

  • M. Erik Thoen (Gand)

En 1599, Henri IV accorde un privilège à Humphrey Bradley, ingénieur brabançon,pour l'assèchement des lacs et marais de France. Une étude des traités techniques néerlandais et français, mais aussi des pratiques héritées, montre que la France souffrait plus d'une lacune en matière d'organisation, politique et économique, qu'en matière technique. De fait, les assèchements réalisés par Humphrey Bradley puis ses successeurs reposent sur la mise en place de véritables entreprises ayant pour but d'exploiter le privilège de 1599. Deux périodes se distinguent. Entre 1599 et 1639, les investisseurs sont des capitalistes flamands, d'une part, et des membres de l'aristocratie, d'autre part. À partir des années 1640, les assèchements sont financés par des marchands banquiers néerlandais et allemands très liés à Richelieu puis à Mazarin. De fait, au cours de la période, la monarchie n'a cessé de soutenir les dessiccateurs. Par ailleurs, les assèchements ont nécessité la mise au point de pratique de gestion palliant l'absentéisme des principaux investisseurs. En mêlant aspects agricoles, fonciers et financiers, ces opérations ont été très rentables. Partout, les assèchements ont participé à l'affirmation de l'individualisme agraire. Sur les neuf sites étudiés, seuls deux sont actuellement retournés sous les eaux (Capestang et Sacy-le-Grand) et un seul a été urbanisé (Bordeaux), tous les autres (Lesparre-Médoc, le marais Vernier, les marais de Rochefort, l'ancien lac de Sarliève, le Petit Poitou, les marais d'Arles) sont restés asséchés malgré d'inévitables aléas. Dans la mesure où ces assèchements ont touché des espaces de grandes dimensions et où leurs conséquences sur les milieux naturels sont encore frappantes aujourd'hui, ils constituent de véritables mutations environnementales et une étape marquante dans l'histoire de l'aménagement des littoraux français.

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