CECI n'est pas EXECUTE Mondes américains : Les institutions intermédiaires entre crédit public et crédit privé à l’époque moderne (France, Espagne)

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Les institutions intermédiaires entre crédit public et crédit privé à l’époque moderne (France, Espagne)

Le vendredi 25 mars 2011 à l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense.

Dans le cadre du CHiSCO (Centre d’Histoire Sociale et Culturelle de l’Occident, XIIe-XVIIIe siècles).

En prenant comme focale ou lieu d’observation privilégiés les institutions intermédiaires, la journée d’études a pour objectif de contribuer à une appréhension affinée de leur rôle essentiel d’intermédiation financière entre le crédit public et le crédit privé dans « un système de crédit à deux niveaux » (D. Bien). En position d’acquéreurs vis-à-vis du crédit d’Etat avec la création d’offices et l’imposition de diverses formes de taxation ou de fiscalisation, elles sont aussi en fréquente posture d’emprunteurs vis-à-vis des particuliers et des différents groupes sociaux ou professionnels délimitant la sphère du crédit privé qui alimente en aval le crédit public. Comprises selon la définition stricte du corps, les institutions intermédiaires regroupent les compagnies d’officiers, des communautés professionnelles et de nombreuses corporations ; selon une acception élargie de la notion corporative, elles peuvent aussi englober des communautés territoriales assimilées à des corps telles que les municipalités ou les Etats provinciaux. Par des études de cas, des analyses à visée comparative ou historiographique, la rencontre scientifique tente une appréhension concomitante des deux niveaux du crédit reliés par des dynamiques unificatrices. Elle met l’accent sur des administrations et des corps encore relativement méconnus par l’historiographie comme les échelons médians de l’Etat royal afin de mieux saisir la place de la médiation administrative ou officière en regard d’une médiation notariale davantage scrutée par les travaux historiques. Elle accorde aussi une place privilégiée aux logiques institutionnelles et sociales régissant les diverses formes de crédits afin d’évaluer la place, les caractéristiques et les évolutions du rôle d’intermédiaires financiers de corps et de communautés à l’interface du crédit public et du crédit privé.

Trois thématiques sont plus particulièrement envisagées : la portée des décisions et des choix étatiques sur les institutions intermédiaires mobilisées comme instruments du crédit public, leur accès différencié au crédit privé et les effets de l’intermédiation financière à l’échelle des institutions, des familles et des individus. La première thématique implique de distinguer l’impact à court terme et les effets dans la moyenne ou la longue durées des politiques royales d’emprunt indirect sur les capacités corporatives à drainer des fonds. Les contraintes d’une sollicitation simultanée par le pouvoir étatique d’une grande diversité de corps engendrent des situations de concurrence dans leur accès au crédit des particuliers. La seconde thématique se décline à partir de plusieurs axes portant sur les modalités et les motifs d’une accessibilité à la

fois variable selon les corps et fluctuante selon les périodes : le degré inégal de leur information sur le ou les « marchés » du crédit, la variété des configurations des « espaces du crédit », le rôle majeur des critères institutionnels (réputation, composition et tailles des corps, importance et formes de leur endettement…) et/ou sociaux et économiques (dignité et notabilité des membres des institutions, dénivelés des fortunes…). La troisième thématique conduit à envisager l’ampleur de l’investissement et de l’endettement corporatifs, les modifications éventuelles de leur gestion financière, les conséquences sur l’économie des offices ou des charges, les effets à plus ou moins long terme du crédit d’Etat en termes de confiance ou de méfiance des particuliers et les avantages et les coûts inhérents à la position de médiateurs. L’analyse des différents aspects peut amener à poser in fine la question fondamentale de l’affaiblissement ou du renforcement des institutions et des corps intermédiaires par leur mobilisation au service du crédit d’Etat.

Matinée 9 hs 30-12 hs 30 : la mobilisation des institutions intermédiaires comme instruments du crédit public et leur accès différencié au crédit privé

salle René Rémond B 015, bâtiment B, Université Paris Ouest Nanterre

sous la présidence de Michel Cassan, Université de Poitiers (GERHICO-CERHILIM)

Vincent Meyzie, UPO (CHiSCO) : « Introduction »

Marie-Laure Legay, Université de Lille III (IRHIS) : « Etat, corps intermédiaires et crédit public : un modèle de gestion publique à l’époque moderne ».

Jean-Pierre Dedieu, CNRS Lyon (LARHA) : « Les maisons de banque dans l’Espagne de Philippe V et de Ferdinand VI ».

Christophe Blanquie, EHESS Paris (CRH) : « L’évaluation des offices d’élus, 1604-1704 ».

Vincent Meyzie, UPO (CHiSCO) : « Les compagnies de second rang confrontées à l’intermédiation financière : le discrédit des élections durant la seconde moitié du règne de Louis XIV ».

Après-midi 14 hs 30-17 hs 30 : le poids de la médiation au service du crédit public et ses effets sur les institutions intermédiaires

salle René Rémond B 015, bâtiment B, Université Paris Ouest Nanterre

sous la présidence de Laurence Fontaine, CNRS-ENS-EHESS Paris (CMH)

Dominique Le Page, Université de Bourgogne (centre Georges Chevrier) : « Les emprunts de la Chambre des comptes de Bretagne à la fin du règne de Louis XIV ».

Carmen Garcia Garcia, Université autonome de Madrid : « Nécessités financières de la monarchie et endettement municipal au XVIIIe siècle ».

Mathieu Marraud, EHESS Paris (CRH) : « Fiscalité et dignité, l’Etat et les corps marchands à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles ».

Mireille Peytavin, Université de Toulouse II : « Les œuvres d'assistance comme intermédiaires fiscaux, Naples XVIe-XVIIe siècles ».

Michel Cassan, Laurence Fontaine et Vincent Meyzie : « Conclusions »

EHESS
Hypothèse